SOL 1 : Les choses sérieuses

13 Février 2017

SOL 1 – Crew 175 : Les choses sérieuses

Rapport du journaliste du 13/02/17.

Aujourd’hui est notre premier Sol, la mission commence à 14h et c’est dans cette optique que nous nous sommes réveillés ce matin : prêts à en découdre. C’est également pour cela que notre réveil théorique fut planifié pour 7h. Comme quiconque me connaissant un minimum l’aurait déjà deviné : je ne fus pas en état de bouger avant 7h30, mais l’intention y était. La journée commença par une session de sport : nous avons tous accompagné Simon dans son programme d’expérience de suivi des performances physiques, profitant de l’occasion pour partager un moment d’effort et ainsi allier sueur et cohésion d’équipe. Xavier et moi avons dû y mettre un peu trop de zèle ou sous-estimer la chose au départ pour au final terminer au-dessus des toilettes avec une bonne nausée, les burpees ayant eu raison de nous. Enfin, une demi-heure plus tard et après un bon petit déjeuner, tout le monde était réveillé, d’aplomb, heureux de s’être enfin un peu dépensé et prêt pour le début de la journée : finir la construction de l’entrée du tunnel, puis prendre les ATVs pour explorer les alentours avant le début de la simulation.

Terminer la construction de notre propre cage fut assez rapide, il ne nous restait principalement que la couverture en plastique à placer. J’ai alors commencé à enfiler ma seconde casquette : celle de journaliste vidéo. J’ai pris mes premières prises ce matin pour constituer une banque d’images qui me servira à constituer un blog vidéo, prévu pour la deuxième semaine de mission. Après quelques photos de groupe, nous nous sommes dépêchés de partir à dos de rover explorer les alentours de la station. Nous sommes allés sur une colline d’où la vue est à couper le souffle, particulièrement par un temps pareil. Cela faisait près de 48h que nous étions arrivés, mais nous n’avions presque jamais pris le temps de contempler les paysages qui nous entourent.

A midi, nous avons mangé notre première viande réhydratée, très loin d’être appétissante, elle ressemblait plus à des croquettes pour animal quelconque de par la vue et l’odorat qu’à un met comestible. Néanmoins, un fois de plus, cuite elle s’est révélées tout à fait convenable. On dirait que les aliments déshydratés perdent surtout beaucoup de leur saveur, si bien qu’une fois bien assaisonnés, ils ne sont pas si terribles. À 13h, nous avons fait notre premier briefing entre nous, où chacun a présenté à tour de rôle ses objectifs individuels et collectifs, ainsi que ses tâches plus en détail au reste de l’équipage. À 14h, le temps était venu de fermer le sas. Le geste était aussi théâtral que symbolique : plus personne n’allait quitter la station sans scaphandre pour les trois semaines à suivre…

L’après-midi débuta par un peu de réarrangement entre les modules, puis chacun parti vaquer à ses occupations, parfois par binôme : Arthur et Louis établirent le premier planning d’EVAs (sorties extravéhiculaires, i.e. en scaphandre, hors de la station), Victoria fit l’inventaire du greenhab, Mouadh monta et testa le sismomètre, Xavier et Simon construisirent un support personnalisé pour le Végidair (le terme personnalisé étant choisi pour une bonne raison, cf photos), et j’ai travaillé toutes les images de ces 3 derniers jours. Une bonne ambiance de travail s’est installée, tout le monde ayant trouvé sa place, et l’échéance des fenêtres de communications de 19h à 21h nous imposant un objectif temporel journalier. Je n’imaginais pas avant de partir que les journées s’écouleraient si vite, et que nous dormirions si facilement…

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175


Vision panoramique du site martien. Saurez vous retrouver la station ?

La fin de la construction du mur rend Mouadh quelque peu perplexe..

Victoria admirant les paysages martiens

Fin de la constuction du tunnel

L’équipe au complet

Balade martienne

 

Paysage

Louis Maller sur l’ATV

Callibrage du sismomètre

Support Vegidair

SOL 0 : The preparation

12 Février 2017

SOL 0 – Crew 175 : The preparation

Journalist report, 02/12/17.

After having spent our first night in the crowded hab, had our first Martian breakfast and said good bye to the previous crew, we started the day by a long briefing with Shannon, the station director. At the end of it we decided to delay the beginning of the simulation by one day for two main reasons: the first one was that one of our suitcase containing the seismometer and its acquisition system (the same one that was lost by the airline company) had been taken by error by the previous crew so that we would have to wait till the evening to get it back, the second being that we wanted to build the ending of the fence that connects the hab to the other modules, in order to stay enclosed while changing of module.

After having organised and listed the food stocks, we had our first meal from rehydrated food, that surprisingly tasted pretty good. To be honest, I was not very confident in the taste of those poor broccolis, I had seen completely dried few minutes ago, but after all, it might not be that horrible to survive here! The afternoon started by an ATV initiation with Shannon, then soon, we started the construction of the fence to end the tunnel, while Louis Maller and Mouadh went to town to buy the plastic to cover our new fence. Standing beyond it, we had to take that picture illustrating the well-known sentence: “We need to build a wall, and the Martians will pay for it”.

Besides, we start to feel at home in the hab: we now have our rooms -except for Xavier, sleeping on the loft, near his water tank as a good crew engineer-, we are accustomed to the water pump, regularly activating and shaking the whole floor at the same time, and are starting to know our roles. Everybody is very excited at the moment, ready for the simulation to officially begin tomorrow evening.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

SOL 0 : La préparation

12 Février 2017

SOL 0 – Crew 175 : La préparation

Rapport du journaliste du 12/02/17 .

Après notre première nuit, premier réveil et premier petit déjeuner martien, nous avons dit au revoir à l’équipage précédent, pour commencer notre première journée seuls dans la station. Celle-ci commença par un long briefing avec Shannon, la directrice de la station, qui déboucha sur notre décision de reporter le début de la simulation de 24 heures pour deux raisons : la première est que la valise contenant le sismomètre et son système d’acquisition avait été emmenée par erreur par nos amis indiens, et que lui courir après risquait d’être une peu chronophage. La seconde est que nous voulions étendre le tunnel reliant le hab, notre module principal, à ses petits frères, pour mieux reproduire l’isolement vis-à-vis de l’extérieur lorsque nous changeons de module.

Après un inventaire couplé au rangement des stocks de nourriture, nous avons pris notre premier repas à base d’aliments réhydratés, qui contre toute attente s’est révélé parfaitement comestible. Je dois pourtant confesser mon scepticisme à la vue de ces pauvres brocolis recroquevillés dans leur boite de conserve dans l’attente du jugement dernier, mais il semble qu’il n’était pas si justifié que cela… L’après-midi a commencé par une initiation au maniement des ATV (les véhicules tout terrains de la station), et s’est rapidement poursuivie par la construction du prolongement du tunnel en grillage, que nous recouvrirons demain de plastique, acheté par Louis Maller et Mouadh. Devant notre mur tout neuf, nous nous sommes sentis obligés de jouer la scène illustrant la phrase si connue : « We need to build a wall, and the Martians are going to pay for it. »

       

Pendant ce temps, nous commençons à nous sentir chez nous dans la station : chacun a désormais sa chambre, à l’exception de Xavier, qui en bon ingénieur de mission reste au chevet de la citerne sur la mezzanine, nous nous habituons au doux ronronnement de la pompe, faisant occasionnellement trembler tout l’étage en s’activant, chacun commence à prendre son rôle… Tout l’équipage est assez excité à l’approche de la simulation, qui commence demain, mais également très fatigué par le voyage, le décalage horaire ou la récente fin de semestre dont personne n’a vraiment fini de récupérer, alors en attendant plus d’action, tout le monde va au lit de bonne heure !

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL -1 : Arrival Day

February 11th, 2017

SOL -1 – Crew 175: Arrival Day

Journalist report, 02/11/17

It would be way too long to detail all of the adventures that we had to live to reach Grand Junction, Colorado, the closest city to the MDRS to have an airport. Let me just bring up some of it from different members of the crew: a luggage was forgotten by the airline company in London, then taken to Charlotte (at the opposite of the country to be clear), so that we only were able to pick it up 2 hours before leaving. A flight was delayed by 6 hours due to an air cooling system failure, ending up by the missing of the next flight and in an unexpected night in Phoenix alone. A 24 hours’ bus trip from San Francisco, besides a woman, persuaded that Queen Elisabeth was a reptilian eating children and controlling people amongst with other leaders with a red gas, extended by 6 hours because of an engine failure in the middle of the desert. An arrival at 5 p.m. after a 4 hours’ night…

Anyway, at noon, we were able to share our first meal in Grand Junction together, before leaving for Hanksville and its Mars Desert Research Station. Filling up the SUV with all the seven of us and our luggage was the funny part, spending 3 hours in it was less comfortable: the poor car was crowded to the top and we were all -except the driver- having stuff on or between our knees. But the landscape was for sure worth it. After 1 hour straight, we started to discover western movies like landscapes, with single hills surrounded by desert plains. The road we were following being the only thing reminding us somebody once came here before.

At last, we reached it: the station appeared at the very last moment from beyond a hill, almost unexpected in such a natural landscape. The ‘big’ hab, surrounding its little brothers: the science dome, the greenhab, and the telescope. Then, we spend the end of the day meeting the crew 174, made of 5 welcoming Indian marsonauts, that briefed us about our different tasks, depending on our roles. We will now spend the evening and the night together, then tomorrow, have a whole day off to settle and prepare before the closure of the airlock, on Sunday evening.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

SOL -1 : Jour d’arrivée

11 Février 2017

SOL -1 – Crew 175: Jour d’arrivée

Rapport du journaliste.

Faire un récit exhaustif de toutes nos aventures pour arriver à Grand Junction (l’aéroport le plus proche de la MDRS) serait beaucoup trop long, mais voici quand même quelques anecdotes assez singulières réparties entre les différents protagonistes : une valise a d’abord été oubliée à Londres, pour ensuite être envoyée à Charlotte, en Caroline du Nord (soit à l’opposé des Etats-Unis), nous forçant à la récupérer au dernier moment. Un vol a été retardé de 6 heures pour une défaillance du système de pressurisation, faisant rater une correspondance et gagner une nuit inopinée à Phoenix. Un voyage de 24 heures de San Francisco à Grand Junction -passé aux côtés d’une femme persuadé que la Reine d’Angleterre était une reptilienne mangeuse d’enfants contrôlant la planète à l’aide d’un gaz teintant le ciel à l’aube- a finalement duré 30 heure après que le bus soit tombé en panne au beau milieu du désert…

Enfin, nous voilà tous réunis autour d’un dernier vrai repas à midi à Grand Junction. Après nous être bien amusés à remplir le 4×4 de location -pourtant fort conséquent- jusqu’au toit, il nous fallut y rentrer également, non sans effort, avant de partir pour Hanksville et sa Mars Desert Research Station… Le trajet fut donc folklorique tant par la masse de bagages et d’équipements répartis aussi bien à côté que sur nous, que par le paysage de plus en plus dépaysant, pour finir dans un décor de Western, avec des montagnes abruptes, esseulées au milieu du désert et juste une route pour nous guider.

Pour finir, la voici : la station pointe le bout de son nez derrière une colline gris-ocre, alors que l’on ne l’attendait presque plus, seule construction humaine à des kilomètres à la ronde, perdue dans le désert. Le « grand » hab, et ses enfants le laboratoire, la serre et le télescope. Nous avons passé la soirée avec l’équipage 174, composé de 5 indiens, présents avant nous pendant 2 semaines, pour partager un repas, et se faire briefer sur chacun de nos postes. La journée de demain sera dédiée à notre installation et aux préparatifs finaux, avant le début officiel de la mission de simulation, avec la fermeture du sas, dimanche soir.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

 

La mission MDRS 175

L’équipage MDRS 175 (pour Mars Desert Research Station) s’apprête à entrer en action. Arthur, Louis, Xavier, Simon, Victoria, Mouâdh, et encore Louis vont bientôt converger vers Grand Junction, au Colorado, pour se rendre ensuite ensemble dans la MDRS en plein cœur du désert de l’Utah. Au programme une fois installé : 3  semaines d’isolement, et de confinement, pour reproduire au mieux -tout en restant sur notre planète- les contraintes de la vie sur Mars. Ainsi, toute sortie se fera en scaphandre, après avoir traversé un sas, et sera minutée. L’eau, la nourriture ou le débit internet seront rationnés.

Tout cela ne s’est pas construit en un jour. L’équipe se connait de longue date, puisque originaire à 100% de l’ISAE-Supaero. Même si la distance et la diversité des parcours (Louis Maller était en Russie et Xavier en Australie depuis septembre), ils ont l’habitude de travailler ensemble.

L’aventure commence donc samedi, date à laquelle ils partiront à la rencontre de l’équipage 174, pour ensuite se retrouver seuls pour trois semaines, jusqu’au 5 mars.

Béatrice COLIN pour 20 minutes.