Février 2017

3 Mars 2017

SOL 19 – Crew 175 : Conclusions

Rapport du journaliste du 02/03/17.

Aujourd’hui fut notre dernier sol. Il est pourtant arrivé si vite. Le fait d’être tenu occupé toute la journée a dû aider à ne pas voir le temps passer… J’étais le leader de l’EVA de ce matin, où nous sommes allés avec Xavier, Arthur, Louis et Simon explorer Lith Canyon, à l’extrémité Nord de la carte, emmenant avec nous lunettes connectées et sextant. Avant de partir, nous avons battu notre record d’engineering check (intraduisible : une série de contrôles de maintenance autour de la station au début de chaque EVA) : 5 minutes. Les procédures mises en place par Xavier ont porté leurs fruits.

Le lieu que nous avons découvert semblait irréel : la plaine s’ouvrait brusquement sur un canyon profond, laissant des strates apparentes sur les parois encadrant celui-ci. La gorge donnait alors sur une deuxième, en contrebas, donnant elle-même sur une troisième. A chaque fois, la suite était insoupçonnée. Nous avions initialement prévu de partir pour une seconde destination, mais avons finalement décidé d’explorer complètement la zone. Ce fut l’occasion pour moi, en bon journaliste de ressortir et de reprendre de belles photos de paysages inédits et surprenants, autant dire que j’étais ravi. Nous avions également prévu une séance de rattrapage de photos en EVA avec nos différents drapeaux, pour ceux qui n’avaient pas participé à la première.

L’après-midi, tout le monde fut occupé à rédiger ses derniers rapports, finir les différents travaux en cours dans la station. Nous avons décidé de mettre fin à la simulation à 16h30. Nous sommes alors sortis ensemble, sans équipement, juste pour respirer l’air pur du désert. La sensation est simple mais nous fit tout de même un effet particulièrement satisfaisant. Le paysage apparaissait également différemment, maintenant que nous le regardions dans les yeux. Le décor qui nous entoure est vraiment hors du commun, mais il nous fallait parfois attendre le soir et ma traditionnelle projection des photos du jour pour que tout le monde s’en rende compte, étant donné l’état des casques, la buée, l’obligation de regarder devant soi pour ne pas trébucher et le temps limité.

Nous sommes ensuite partis marcher ensemble pour voir le coucher de soleil du plateau qui surplombe la station. Le changement de décor était encore une fois sans transition. Une fois les strates ocres et les arrondis de derrière la station franchis, on arrive sur une étendue parfaitement plane, recouverte entièrement de coquillages fossilisés, avec une dominante grise, et quelques rares herbes, Skyline Rim en fond, comme clôturant la plaine. Une fois là-haut, quelque chose d’autre me fascina : je dis à tout le monde de s’arrêter et de se taire : et là, nous l’avons entendu : un silence absolument parfait. C’est à la fois déroutant et fascinant. Après trois semaines dans la station, avec le groupe électrogène dehors, la soufflerie de la chaudière au rez-de-chaussée, la pompe à l’étage -le faisant trembler dans son ensemble dès que quelqu’un utilise de l’eau-, et six collègues en permanence à quelques mètres, autant dire que le silence perturbe.

On dirait donc que c’est tout. Mission achevée. Il nous reste bien quelques détails à régler, un peu de ménage à faire, et entre 48 et 72 heures aux Etats-Unis selon notre cas, mais nous allons tous quitter la MDRS demain. Sache en tout cas, chère station, que ce fut un plaisir, et je suis certain que nous nous rappellerons tous de toi comme d’un lieu d’apprentissage, tant sur l’espace que sur nous-même, le tout en gardant les pieds sur Terre.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 19 – Crew 175 : Conclusions

Journalist report, 03/03/17.

Today was our last sol. It is strange how fast it arrived. We were kept busy inside the station, so that we didn’t see time pass by. I was leading the last EVA, bringing Arthur, Louis, Xavier and Simon to the map’s edge. We had planned to explore Lith canyon, for the first time since our arrival. Before leaving, we set our new record doing the engineering check: 5 minutes. It clearly seems that Xavier’s procedures are doing their job.

The place we discovered today was unreal: A canyon just opening up in the middle of the desert, leading to another canyon, deeper in the ground, leading to a third one. You were able to see red stripes on every wall, being alone in this very intimate landscape. We had planned to reach another location after this one, but decided to stay here till the end, instead of leaving too quickly. It was also an occasion for us to shoot new pictures holding flags, for those who didn’t take part to my first EVA lead. As the photographer, I was overjoyed, taking beautiful pictures to end the simulation properly.

This afternoon, we were another time busy finishing our various tasks. We decided to end the simulation at 4:30 pm, to be able to take a breath and have a walk to see the sunset. The impression we had leaving the hab was very strange: this was the first time we were breathing fresh air without any step between our lungs and the atmosphere. We also were seeing everything differently: the landscape surrounding the station is changing and absolutely stunning, and being able to see it without a helmet let us change of perspective. Taking a walk, we realised something very unusual for Europeans like us, that never experienced travelling to desert places: at a time, I asked everybody to stop and to listen. The silence was absolutely perfect. Fascinating while disturbing. Especially because we spent the last three weeks living in the station where the thermic generator is running most of the time, where heating is blowing air strongly, where the pump make the whole floor vibrate every time somebody uses water, and in which we lived at seven, always making noise somewhere. Even during the EVAs, having a backpack and a helmet ensures you to hear from it at every step.

So, it seems to be it. Mission is complete. We have already a few things to end up, must clean up the station, and have already between 2 and 3 days left in the USA, but we will leave the MDRS tomorrow morning. It has been a pleasure dear station, I hope that you will be fine. We will surely remember you as the one who taught us so much about space and ourselves without leaving the ground.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

LITH CANYON

European Community

Martian-like shadows…

Seashells in the desert..

Sunset over Skyline Rim

2 Mars 2017

SOL 18 – Crew 175 : Conclusions

Rapport du journaliste du 02/03/17.

L’EVA d’aujourd’hui avait deux buts : tenter de déterminer le sort de notre pauvre ballon atmosphérique, et récupérer le sismomètre, en place depuis maintenant deux semaines. Xavier, aujourd’hui EVA leader, a décidé de mener en plus une expérience supplémentaire de facteurs humains, toujours dans l’optique de son étude des procédures d’urgences : la sortie allait se faire avec tous les contacts radio coupés, en utilisant des signes inspirés de la plongée pour communiquer. La situation est bien évidemment caricaturale : il serait tout d’abord très improbable d’avoir une défaillance radio généralisée en réalité, et surtout, si le problème survient dès la sortie du sas, la mission est annulée, et les situations suivantes n’auront en fait jamais lieux.

Mais le but est ici d’exagérer le problème, de manière à tester le scénario catastrophe, et ce à chaque instant de l’EVA. Dans ce genre de situations, avoir reçu un briefing très précis devient crucial, pour ensuite permettre de limiter les échanges et de connaitre précisément son rôle. Il devient également impératif de ne plus jamais perdre quelqu’un de vue, ainsi, nous fonctionnons depuis le début en binômes, nous assurant mutuellement de notre sécurité. Ici, faute de radio, il a fallu s’arrêter régulièrement un fois sur la route et dans les véhicules, pour s’assurer que le convoi suivait. La maintenance habituelle fut réalisée considérant que la habcom Victoria pouvait être reçue des marsonautes, incapables de répondre. Louis pouvait également suivre la vue d’Arhur, grâce aux lunettes Optinvent qu’il portait.

Après avoir terminé toutes les tâches affectées à l’équipe par Victoria ; Xavier, Mouâdh et Arthur partirent au nord sur les traces du ballon. La corde était encore intacte, tenant uniquement la pièce servant d’attache à la nacelle de ballon. C’est donc l’assemblage des deux pièces qui est en cause. L’ironie veut que la caméra que nous avions retirée hier, se loge dans un emplacement entre l’attache et la nacelle, et il est possible que si nous ne l’avions pas retirée hier, le tout ai passé la nuit. Pas sûr pour autant que Xavier, le propriétaire de la caméra en question soit vraiment tenté par un nouvel essai… Pour finir, l’EVA termina simplement, le sismomètre n’opposant pas beaucoup de résistance à sa récupération, ils rentrèrent donc à la station après environ une heure d’EVA.

L’après-midi fut calme, tout le monde étant occupé à travailler sur son rapport ou rendu final de mission. La simulation se termine (déjà) demain et nous sommes donc occupés à tenter de conclure proprement notre travail. Cela risque d’être étrange de mettre fin à la mission : nous sommes dans cet état étrange où tout semble être passé si vite, même si nous nous sentons déjà chez nous dans cette petite capsule…

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 18 – Crew 175 : Completing tasks

Journalist report, 03/02/17.

Today’s EVA had two purposes: find what happened to the atmospheric balloon we lost yesterday, and recover the seismometer, now running for more than two weeks. Xavier was EVA leader, and decided to lead a new human factor experiment, following up on his emergency procedures research: the EVA was conducted without any radio contact, using scuba diving gestures to communicate, and limiting drastically communications. This situation is of course caricatural: a scene in which every member of the team would have a radio failure, is not only very unlikely, but also the scenario where it happens immediately after leaving the airlock and keeps going on during the whole EVA does not exist for the simple reason that real astronauts would just have moved back immediately into the station, aborting the EVA.

The point was here to exaggerate the problem, in order to test the worst-case scenario, at every stage of the EVA. In this kind of situation, having had a strong briefing before going out is essential, to minimise the need of communications afterwards. It is also crucial to always watch his teammates, not to let somebody alone, or to lose visual contact. This is why moving in the vehicles also required frequent stops, to check if everybody was following, a thing we usually do by radio. The engineering check was done assuming that the crew received today’s habcom, Victoria, but only her, in order not to forget something. Louis, staying in the hab also could remotely monitor what Arthur was seeing, from his Optinvent glasses.

After having completed every task they were asked for by Victoria; Xavier, Arthur and Mouâdh first went North by foot to check the balloon site. They only found the rope and its attach, supposed to be inside the balloon platform. This is how it failed: the connection between these two piece must have been too weak to endure the wind force. The irony is that the camera we removed yesterday was precisely in this gap, so that without removing it, we might have preserved both of it. But I’m not sure that Xavier, the video camera owner would have liked to give it another try… To end with the EVA, my three colleagues had no trouble removing the seismometer from its hole. They came back early, after one hour outside.

The afternoon was quiet, as everybody was working on his final reports or productions. Tomorrow is (already ?) our last day in simulation, so that we were all focusing on trying to end our work properly. It is strange to realise how short the simulation seems to have been, whereas we are already feeling at home in this little hab already. It surely will be strange to leave on Saturday to go back to reality.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Getting back the seismometer

What you would see from the Optinvent glasses

Mouâdh and Arthur on the crime scene

Timelapse of the Vegidair

 

1er Mars 2017

SOL 17 – Crew 175 : Vole en paix petit ballon

Rapport du journaliste du 01/03/17.

L’EVA d’aujourd’hui était consacrée au ballon atmosphérique. Après avoir été cloué au sol pendant des jours à cause du vent, nous avions enfin trouvé dans les 24 heures à venir un créneau pour l’abandonner dans sa zone dédiée, sous nos yeux, juste devant la station. Il devait rester une journée entière attaché au sol, à prendre des relevés atmosphériques, oscillant selon la température, venant se poser une fois la nuit tombée, dans une zone où il n’était pas censé rencontrer trop d’obstacles, avant de redécoller au matin. Simon avait cette fois-ci fixé la caméra au côté de la nacelle, pour tenter d’avoir une image chanceuse de la station vue d’au-dessus.

Mouâdh, Simon, Arthur et Louis, le photographe du jour, sont donc partis à 9h à pied de la station pour déployer le ballon. Après avoir attaché correctement sa corde au sol, la phase la plus technique commence : trois marsonautes doivent courir en maintenant la nacelle et le ballon ouvert pour le remplir d’air. Le début fut difficile, mais après une demi-heure, le ballon commença à s’élever, pour rapidement rejoindre son altitude maximale. C’est à ce moment que nous avons été chanceux : la caméra prit une vue panoramique de la station absolument magnifique, à plus de 50 m de haut. Le ballon étant déployé, l’équipe partit à l’ascension de la colline voisine, pour surplomber la zone, et ainsi surveiller notre protégé d’en haut. Vers 11h, en rentrant, l’équipe récupéra la caméra du ballon ayant perdu de l’altitude, ne lui laissant que son système d’acquisition pour la suite.

Ce n’est qu’après le déjeuner que nous avons remarqué son absence. Nous devions normalement pouvoir l’apercevoir depuis la station, mais il manquait à l’appel. Toujours aucun signe de présence durant toute l’après-midi. Plusieurs scénarios sont alors imaginables, et la réponse ne pourra être donnée que demain au mieux. Il est possible que le ballon se soit déchiré, provoquant une fuite, il se serait alors dégonflé, et serait tombé à un endroit invisible depuis la station. La corde a pu se rompre, par frottement contre un des rochers servant à lester sa base. Il serait alors perdu pour de bon. La nacelle peut elle aussi avoir cédé, n’étant faite que de carton pour minimiser le poids de l’ensemble, nous pourrions alors peut-être la retrouver ainsi que ses instruments, mais probablement pas la toile. De toute façon, même si la nouvelle n’est pas particulièrement joyeuse, nous avons un second ballon identique, prévu justement pour ce genre d’éventualités, et le matériel à bord n’est pas du tout hors de prix (une fois la caméra retirée).

Pour finir, j’ai passé la soirée d’hier avec Mouâdh à l’observatoire, profitant de l’occasion pour tourner des plans du télescope en action pour la vidéo, et pour en apprendre un peu plus sur l’astronomie, tout en observant la nébuleuse d’Orion ou les lunes de Jupiter. J’avais également emmené le reflex, pour m’essayer aux photos de ciel, que j’ai prises tout en mourant de froid, à surveiller mes prises, dans la nuit du désert. A défaut d’avoir créé des œuvres d’art, j’ai vérifié une chose toujours aussi importante : la Terre tourne.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 17 – Crew 175 : R.I.P little balloon

Journalist report, 03/01/17.

Today’s EVA was all about the atmospheric balloon. It was forced to remain on the ground for many days, and finally, we were supposed to let it fly for 24 hours, in front of the hab, to have a look on it, even if we would not be able to intervene in case of any problem happening. Simon, Mouâdh, Arthur and Louis (who shot today’s photos) left at 9:00 am by foot to deploy it. After some time spent to attach it properly, it was time to inflate it. It is always the trickiest part: three crew members have to run together, holding it, to let air fill it up. It was not very successful at the beginning, being troubled by the wind. But after about half an hour, it went straight up, to reach its maximum altitude. This time, Simon had fixed the camera on the side, so that with a little luck, we would be able to have a picture of the hab. We now know that we had this luck, and the shot is absolutely stunning.

The balloon being settled, the crew went up the hill next to it, to have a good view on the balloon’s area, being able to check it during its first hours up. It was supposed then to go up and down following temperature changes, so that it will land at night, then go up again with the sun. We had determined a whole area, in which it was not supposed to be damaged too hard if it touched the ground, and did attach it well to the ground. The team left it at 11:00 after having removed the video camera from the balloon, as it would have lacked battery and memory long time before the next day, and we ate at noon.

It is only after lunch that we noticed it was missing. We had no visual of it from the hab, even if the area was chosen to allow us to check it. We received no other sign of its presence in the following hours. Different scenarios are possible: the balloon had a leak, so that it lost air, then altitude and fell on the ground, there is areas we cannot watch from the hab because of the terrain and it might be here. The rope might have broken, being cut by friction on a stone we used as the base, then is has gone far. The pod above the balloon might have broken, then it is more complicated, we might find it tomorrow, but the balloon might be lost, or we could find both parts of it. Anyway, even if it is not good news, we have another balloon, all the equipment (because we removed the camera), is not very expensive. We bought everything in double as we considered a potential failure.

To end with, I spend yesterday’s evening with Mouâdh on the observatory. It was the occasion for me to shoot some videos of him using the telescope for the mission video, and to learn a bit more about astronomy, while observing Orion’s nebula or Jupiter and its moons. I also brought the camera, and took some shots, just to make sure that Earth was rotating, while freezing in the desert night, waiting for my long exposition time shots to be taken.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

28 Février 2017

SOL 16 – Crew 175 : Mardi gras

Rapport du journaliste du 28/02/17.

Aujourd’hui, pas d’EVA prévu pour toute la matinée, nous avons donc décidé de repousser le réveil d’une heure. Après notre session de sport, nous avons célébré mardis gras à l’Américaine : à défaut de crêpes, nous nous sommes rabattus sur de typiques pankakes aux mirtilles, ma foi fort sympathiques. La journée était censée être assez studieuse, chacun ayant bien compris qu’avec seulement trois jours complets de simulation restants, il allait falloir mettre les bouchées doubles pour finir tout ce que nous voulions terminer avant sa fin.

Pour ma part, j’ai travaillé sur la vidéo de mission (vous noterez peut-être une évolution dans le titre). Je voudrai vraiment produire quelque chose de qualité, et fais de mon mieux pour y parvenir. La vidéo est probablement un des meilleurs moyens aujourd’hui pour toucher un très large public rapidement, m’aidant ainsi à accomplir ma mission de journaliste : faire du bruit. Plus sérieusement, notre but est de montrer autour de nous que l’exploration spatiale est bénéfique, qu’il est possible d’y contribuer sans être un ingénieur de 50 ans spécialiste de son domaine, de promouvoir notre projet et celui de la Mars Society, et au passage, tenter de gagner du crédit auprès de nos sponsors et partenaires, et à ce compte, le support vidéo est un moyen de diffusion très puissant. Maintenant, voilà le problème : je ne maitrise que moyennement le montage vidéo, même si j’apprends de jour en jour, je ne suis donc encore que peu efficace. C’est avec plaisir que je découvre et manipule tous les outils nécessaires à la prise et au traitement d’images et de vidéos, et pour la première fois pendant cette mission, j’ai pu m’y consacrer sérieusement. J’ai de plus la chance de travailler avec du matériel de très bonne qualité, en comparaison de mon niveau, que ce soit en photo qu’en vidéo, j’ai été gâté par différents prêts, notamment ceux du JTS (Journal Télévisé de Supaero, que je remercie au passage). Il me reste donc encore des heures de travail pour parvenir à une vidéo qui me convienne, et c’est pourquoi je risque de rester à l’ombre dans les prochains jours.

Pendant ce temps, Xavier et Simon écrient un papier sur les situations d’urgences sur Mars, et surtout sur comment les traiter. Xavier compare la situation à la plongée, Simon à l’alpinisme, chacun étant inspiré par son expérience personnelle. Ainsi, cet après-midi, durant l’EVA, en plus d’un rapide engineering check (comprenez un contrôle de routine), j’ai été mandaté par les deux compères pour prendre une nouvelle série de photos leur servant à illustrer leur article sur la gestion des blessés. J’étais également le cobaye de Louis, qui m’avait confié les lunettes Optivent. Ainsi, il pouvait me suivre depuis l’intérieur de la base par la camera qu’elle comportent, et en utilisant des mouvements de tête pour les contrôler, j’étais à même de prendre des notes vocales des moments clefs.

Demain, Simon devrait pouvoir ressortir le ballon atmosphérique si la météo ne se montre pas trop capricieuse, et c’est pour cela que nous avons prévu une EVA longue pour demain matin. Pendant ce temps, je resterai dans la station, pour filmer quelques plans manquants, et monter la vidéo.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 16 – Crew 175 : Mardi gras

Journalist report, 02/28/17.

Today, no EVA was planned in the morning, so that we decided to wake up one hour late. After our sport session, we celebrated Mardi Gras in the American way: eating blueberry pancakes. The day was supposed to be studious: everybody has realised that we now have only three days left, and we all want to end the simulation well. Everything that we wanted to be done by the end of it is now supposed to be well advanced.

Personally, I work hard on the mission video (you may notice a name change). I want it to be quality work and try to do my best on it. Video is probably now the best and fastest was to reach a very large audience, to achieve my journalist goal: make noise, spread the idea that it is possible to work for space exploration without being a 45 years old engineer hidden in a lab, or to make it simple: promote our project and the Mars Society’s. The problem is, I don’t really master video editing, and even if I learn as fast as I can, I am not very productive, even if my efficiency increases every day. It is a pleasure to discover the tools we use to create quality projects, and I was lucky enough to be able to borrow a good video camera from a student association from my school, so that I am very well equipped. I now have already hours of work, and absolutely want to be able to release it before leaving, that is why I will have to lock me in for a couple of hours during the days to come.

At the same time, Xavier and Simon are writing a paper on emergency situations on Mars, and how to deal with it. Xavier is comparing it to sub diving, and Simon to alpinism. This is why, this afternoon, during a short EVA, in which I took part with both of them, after a quick engineering check, I was mandated to shoot new photos of them showing how to assist a victim, while being in EVA, to illustrate their explanations. I was also sent by Louis to test our Optinvent glasses. He was following me from inside the hab, using their video camera, and I was able to record my voice during key moments of the EVA, by using the accelerometer, triggered by a head movement.

Tomorrow, Simon would probably be able to deploy his atmospheric balloon, according to the meteo. This is why we planned a long EVA in the morning. At the same time, I will stay in the hab, filming my last missing shots, and editing our video.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Mardi Gras, the american way

Studious atmosphere

Good use of the recovery position

Louis following Louis with Optinvent

Xavier under the sun

27 Février 2017

SOL 15 – Crew 175 : Futurs enfants de la télé

Rapport du journaliste du 27/02/17.

Aujourd’hui, journée (très) spéciale : une armée de journalistes débarque à la MDRS. Un reporter passe la journée en simulation avec nous, se prêtant à toutes nos contraintes, pendant que ses quatre collègues filment le tout. Leur arrivée eu lieu après notre session de sport traditionnelle et le petit déjeuner. Le reporter arriva en scaphandre, passa ses trois minutes réglementaires dans le sas pour la décompression, prêt à vivre avec nous jusqu’au soir.

Notre premier contact avec toute l’équipe fut assez rassurant : ce sont des journalistes scientifiques, tournant tout un documentaire sur l’exploration martienne privée, bien renseignés, et non des chasseurs d’images, venus filmer des animaux en cage, pour tenter de gagner quelques parts d’audience. Ils furent très respectueux au sujet de notre simulation, se pliant aux règles que nous leurs imposions, tentant de nous déranger le moins possible dans notre quotidien, même si l’ambiance était assez oppressante, à 12 à l’étage… Après les présentations, quelques échanges, et un rapide briefing, Arthur, Mouâdh et Louis partirent en EVA avec notre reporter Brian comme quatrième homme, suivis par l’énorme 4×4 de l’équipe de tournage. Tout ce beau monde commença par rendre visite au sismomètre, vérifia son état alors que nous subissions les plus forts vents que nous n’ayons jamais eu depuis notre arrivée, nous empêchant, encore, au passage de déployer notre ballon atmosphérique. Mouâdh en fit la présentation détaillée, l’équipe prit des images, puis parti au Nord reproduire l’expérience de la veille : se localiser précisément en utilisant le sextant, sur Grey Moon.

Nous avons passé un long moment à table, à échanger avec Brian, sous l’œil de la caméra. C’est à ce moment que nous avons tous eu la parole, discutant de sujets comme notre vision de la conquête martienne, nos ambitions, notre expérience en simulation. Le choix du contexte était intelligent : le fait d’être attablés mettait tout le monde à l’aise, nous maintenait occupés, nous évitant de regarder dans les yeux la caméra, ou tous les spectateurs se tenant à moins d’un mètre de nous… L’échange fut très intéressant, Brian, en plus d’être reporter de vulgarisation scientifique est physicien, et permis ainsi de rendre la discussion profonde et productive. La suite fut un peu plus décevante. Nous sommes allés tourner des plans dans les différents modules de la station, mais le fait que nos expériences ne soient que peu visuelles nous obligea à surjouer certains rôles, la production ayant tout de même besoin de belles images.

Au final, l’expérience fut très enrichissante, même si elle nous a coûté près d’une demi-journée. Nous avons rencontré des journalistes très à l’écoute, pointus, ne nous rendant pas visite pour créer quelque chose, mais bien pour découvrir notre projet, comprendre la simulation et nos expériences. C’est particulièrement gratifiant de recevoir de l’intérêt de nos pairs journalistes scientifiques, même si l’engouement journalistique en général autour de notre mission est fort et continue de m’étonner tous les jours. Nous sommes bien reçus de toutes parts, surement car ayant la chance de travailler sur un projet qui fait rêver : l’espace.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 15 – Crew 175 : Becoming TV stars

Journalist report, 02/27/17.

Today was surely very special: we were going to spend the day with a journalist, living in simulation with us, while his four-men crew was shooting images of us, in situ. After our sport session and breakfast, we waited for the whole crew to arrive. The reporter was the only one to completely follow the simulation rules: he arrived in spacesuit, spent the regular three minutes of pressurisation in the airlock, and was then supposed to follow us till the afternoon.

The first encounter with the team was very reassuring: they were science reporters, knowing why they came here, filming a whole documentary on the subject, being well informed, so that they did not just want to film us as animals in a cage, to gain audience. They were very respectful with the rules of the station, did their best not to disturb us, even if being twelve in the tiny hab was a bit oppressing. After a quick talk, some shots of the hab, Arthur, Louis and Mouâdh left with the reporter in EVA, the journalist crew following them in a big SUV. They first went to the seismometer, checked it, took shots while Mouâdh presented it, and then, headed North, to reproduce yesterday’s experiment of the sextant, on “the Moon”. Like during most of the simulation, the wind preventing us from using the atmospheric balloon.

We spent a long time having lunch, as it was the scene the producer chose to interview all of us at the same time. The reporter was leading the conversation, and while eating we discussed about a lot of various subjects, about space exploration, our motivations, how we imagined a trip to Mars, etc. He was very attentive, and raised interesting points. I clearly found this exchange very productive, I hope this satisfied them too, so that it will be released in an authentic way. The fact that the shot was taken during a meal was clever, and clearly helped us remaining natural, as we had something to keep us focused, instead of looking directly at the video camera or one of the four people surrounding us…

The following was a bit more disappointing, as we spent the beginning of the afternoon shooting videos in the different modules of the station, but it was less about science, as the journalists were also looking for some good images. Most of our experiments are not very pretty, so that only some of it had their moment of fame, and had to act a bit to be convincing.

To conclude, it was a very exciting experience, even if we had to sacrifice about half a day to let it happen. We met very respectful and well informed people, not here to try to create something, but really to learn about what we do and understand our goals. It was especially rewarding to get scientific journalists interested
by our project, even if journalists in general are paying a lot of attention to our mission, amazing me every other time we receive an interview. It must be because of our topic, space, being so popular.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Yellow Moon

On stage

26 Février 2017

SOL 14 – Crew 175 : Situations d’urgence

Rapport du journaliste du 26/02/17.

Aujourd’hui fut un jour un peu particulier : Simon, en bon health and safety officer a déclaré la journée comme plus calme, l’équipage commençant à donner des signes de fatigue. Le réveil a été décalé de deux heures, la séance de sport annulée, un brunch prévu pour 10h et l’EVA reportée à l’après-midi. Celle-ci devait également être particulière : elle comptait cinq personnes contrairement à l’accoutumée et allait se passer juste devant le hab, avec pour but de nous préparer à réagir à des situations d’urgence en sortie extravéhiculaire.

Nous sommes tous descendus à 13h30 pour le briefing de Simon et Xavier sur comment réagir en cas d’urgence médicale en dehors de la station. Dans une telle situation, le premier problème est de prévenir la station de l’arrivée de l’incident, et de mettre la victime en sécurité. Pour cela il faut soit l’assoir, soit la mettre en position latérale de sécurité (cette chère P.L.S.). Si ce n’est pas bien compliqué dans la vie de tous les jours pour peu que l’on sache quoi faire, une fois que deux scaphandres nous séparent de la personne à déplacer, tout devient beaucoup plus technique… Ensuite se pose le deuxième problème : si l’on peut prolonger la durée prévue de l’EVA en transférant son oxygène à un autre scaphandre, on ne peut laisser indéfiniment un blessé à l’extérieur, vu comme les nuits sont fraiches (-100°C). Ainsi, il faut le déplacer jusqu’à un véhicule, le charger, et le transporter jusqu’au hab.

Au passage, si nous ne quittons jamais la station à moins de trois, c’est pour qu’en cas de problème, un marsonaute puisse rester avec la victime pendant que l’autre aille chercher de l’aide, ou au moins un contact radio. Nous devons également toujours rester à deux dans la station, au même titre que les déplacements en EVA se font toujours par binôme : l’espace est dangereux, ainsi, il faut toujours avoir quelqu’un pour veiller sur soi.

Revenons à notre histoire : après que Simon et Xavier nous aient expliqués les gestes de secourismes adaptés aux contraintes nouvelles spécifiques à la simulation, Mouâdh, Louis et Arthur se sont joint à eux pour aller répéter tous les gestes dehors, pendant que Victoria assurait le rôle de habcom, et que je travaillais sur la vidéo de milieu de rotation, qui commence à ne plus bien porter son nom…

Demain, la journée va être également bien singulière : toute une équipe de télévision de la BBC débarque à la MDRS pour tourner la dernière partie d’un documentaire consacré à l’exploration privée de Mars. Brian Cox, le présentateur va passer une journée en respectant les règles de la simulation avec nous, tandis que toute la troupe l’accompagnant tentera de ne pas la perturber. Nous avons de la chance d’avoir cette opportunité, et l’expérience risque d’être assez inoubliable. Cela va être étrange de tout à coup se retrouver à parler anglais à plus d’une douzaine dans la station…

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 14 – Crew 175 : Emergency simulation

Journalist report, 02/26/17.

Today was a bit special: Simon as health and safety officer declared it a rest day. We woke up 2 hours and a half later than usual, didn’t do our morning sport session, and had a brunch at 10 a.m. The EVA that was planned for the afternoon was also supposed to be special, as 5 people would take part to it, led by Simon and Xavier, to prepare us for emergency situations.

We all went downstairs for the EVA briefing at 1:30, where Simon and Xavier showed us how to react in case of emergency outside the station. In case of a medical emergency, the first thing to do is to notify the hab, and to put the victim in a safe posture: sitting down or in recovery position. It is not very difficult in everyday life as long as you know what to do, but with a spacesuit on yourself and on the victim, it clearly becomes a lot more complicated. Then, we must transfer the injured marsonaut. It is possible to give him oxygen, coming from another spacesuit, to increase the duration of the EVA, but he cannot stay outside forever. Here comes the second problem: transport the victim by foot to a vehicle, load him, and take him back to the station.

The reason why we only leave the hab being three, is because one has to stay with a potential victim, while the third one may have to leave to look for help or at least move to establish a radio contact. We also need to be minimum two inside the hab, in order to watch each other, such as EVA members that have to go at least by pairs. Mars is dangerous, and this is why we always have to be able to rescue each other.

Going back to our story, Xavier and Simon briefed the whole crew about all this, then, they left with Mouâdh, Louis and Arthur to repeat it on the outside, letting Victoria and I in the hab. Victoria was habcom, writing the report as the scenes were played outside, me working on the mission video.

Tomorrow will also be very special: a whole journalist crew from the BBC will visit us, to film the final part of a documentary on private exploration of Mars. Brian Cox, the reporter, will spend a whole day with us, following the simulation rules, while his team will try not to interfere with it. We are pretty lucky to have this opportunity, and the experience seems like it’s going to be very enjoyable!

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Supply blood to the brain

Recovery position on Mars

Mooving the victim

Sitting down the victim

Getting the victim back to the station with the rover

Simon is cleaning the Hab before the arrival of the BBC

The lettuce is growing in the Vegidair

25 Février 2017

SOL 13 – Crew 175 : Jeux d’eau

Rapport du journaliste du 25/02/17.

La journée a commencé pas une mauvaise nouvelle : la pompe nous permettant de recharger notre réservoir d’eau intérieur à partir de la citerne extérieure ne répondait plus. Nous n’avions pas fait le plein la veille en commencions alors la journée avec 15L d’eau. C’est assez soit pour tirer deux chasses, soit pour prendre deux (petites) douches, ou encore pour boire pendant une journée, mais clairement pas assez pour le tout, ou encore pour faire la vaisselle, cuisiner, etc… Nous n’entendions aucun bruit de la pompe en l’allumant et avons d’abord cru à un problème d’ordre électrique, mais il avait également gelé la nuit passée et il était possible que l’eau ait gelée dans l’un des flexibles. Nous avons décidé de commencer par l’EVA, qui pourrait voir un éventuel problème à l’extérieur.

Nous étions censés profiter de cette sortie pour remplir la citerne via notre pompe portable. Elle s’avéra ne plus fonctionner non plus. Elle était pourtant restée dans le sas matériel toute la nuit, où la température est moindre. Nous avons donc abandonné le remplissage, et Simon parti pour déployer le ballon solaire au point repéré quelques jours plus tôt accompagné de Louis, Arthur et Mouâdh. Cette fois, tout se passa sans encombre, l’air frais ralentissant simplement l’ascension du ballon. Une fois déployé, l’équipe l’abandonna pour partir de nouveau vers « Grey Moon ». Cette fois Arthur, accompagné de son sextant en profita pour prendre des mesures dans cet endroit inconnu. Pendant ce temps, dans la capsule, Xavier, en bon ingénieur, tentait de comprendre ce qui était arrivé à la pompe portable. Ce n’est qu’une heure plus tard qu’elle réussit à redémarrer, étant donc probablement gelée. La pompe principale, elle, ne donnait toujours aucun signe de vie, bien que nous ayons tenté de dégeler les flexibles extérieurs avec de l’eau chaude. Nous avons alors décidé de préparer toutes les marmites et autres bassines disponibles pour le retour de l’EVA, et ainsi organiser un ravitaillement en eau d’urgence avec la pompe portable ressuscitée.

L’EVA arriva sans encombre jusqu’au pied de Skyline Rim, Louis pris de nouvelles jolies photos là-bas, pendant qu’à quelques mètres du hab, le ballon solaire oscillait tranquillement au gré du vent, tout en réalisant son acquisition, allant jusqu’à 50m de hauteur. Au retour, l’équipage passa donc un temps fou à remplir tous les récipients que nous leur avions laissé, tout en gaspillant une quantité non négligeable d’eau. L’opération prit un bon quart d’heure, et ce n’est que quelques minutes après que la pompe principale recommença à fonctionner. Les tuyaux ayant donc dû également geler, nous obligeant à transporter à la main plus de 30L d’eau, alors qu’il suffisait t’attendre que le soleil s’en mêle.

Demain, nous allons commencer notre dernière expérience : simuler des situations d’urgence pendant une EVA. Je resterai seul avec Victoria au hab, pendant que Xavier mènera les quatre derniers.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 13 – Crew 175 : Water games

Journalist report, 02/25/17 .

We started this sol with very bad news: the water pump we use to refill the indoor tank from the outdoor one was not responding, and we only had 4 gallons (15 L) left. Enough to flush twice, to take two showers, to drink for a bit more than one day… But we had to wash dishes, and cook, which also requires a huge amount of water because of the food we have to rehydrate. We didn’t hear any noise coming from the pump so that we believed that it was an electrical issue, or a problem coming from it, but kept in mind that the temperature during the night would have allowed it to freeze easily. We decided to first go on EVA, so that we might see if there was any problem outside.

The EVA was supposed to start with an outdoor water tank refill, but we found out that the portable pump we use for it wasn’t functioning too. It had stayed in the engineering airlock so that it might be frozen too. We aborted the refill and the EVA started by giving another try with the solar balloon. This time it went right: Simon, in charge of the experiment, leading this EVA deployed it along with Arthur, Louis and Mouâdh. They used the spot we determined before, and let it fly there for the whole EVA, while they left for “the Moon” again, this time with Arthur and his sextant, in order to let him measure coordinates in this new location. At the same time, Xavier was trying to find out what was wrong with the pump, and one hour later, it started again as usual. It must have frozen during this night, even if it was in the airlock. We had solved one problem, but the main pump was not working yet, even if we had tried to put hot water on the outside pipe coming out of the tank.

The EVA went fine on the North, with some new beautiful shots from Louis, while the balloon was doing fine, oscillating slowly from the ground to 50 meters high. When they came back, we had prepared every pan and bowl we had in the hab, for an emergency refill. The 4 gallons we had didn’t allow us to cook the meal. The EVA members, back from their mission, spent 15 minutes and lost a lot of water filling up all the stuff we had let in the engineering airlock. About 5 minutes after all this trouble, the main pump decided to restart working… Water must have frozen in the outdoor pipe too. Anyway it ended up well even if we had to move around 10 gallons of water in the stairs (that are closer to a ladder by the way).

Tomorrow, we will begin with our last experiment: simulating emergency situations in EVA. Victoria and I will be the only one to remain in the hab in the morning, while 4 crew members will experiment it being led by Xavier.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

24 Février 2017

SOL 12 – Crew 175 : Petites températures

Rapport du journaliste du 24/02/17.

J’étais dans l’EVA du jour avec Simon et Louis, menée par Xavier, ayant pour but de tester le ballon solaire et les lunettes connectées avant de partir au Nord explorer des lieux encore inconnus. Pendant notre série de vérifications et maintenances classique de début d’EVA, Louis testa une nouvelle façon de communiquer avec notre correspondant dans la capsule, habcom : il avait configuré un réseau wifi local, utilisé par ses lunettes pour permettre à Mouâdh, notre habcom du jour de voir ce qu’il voyait sur un ordinateur. La portée est malheureusement réduite à quelques dizaines de mètres, mais c’est suffisant pour nous assister plus efficacement lors du check-up journalier. Nous sommes d’abord partis à pied pour tenter de déployer le ballon à l’endroit repéré trois jours plus tôt. Une fois gonflé, nous avons tenté de le contrôler pendant quelques minutes avant d’abandonner, un vent soufflant à ras de terre nous empêchant de le diriger. Nous sommes donc rentrés bredouilles, le ballon légèrement abimé, déposer le matériel dans le sas matériel, avant de partir sur nos rovers.

Nous étions alors largement en avance sur le planning. Nous sommes donc partis assez loin de la base, pour rejoindre un endroit surnommé « The Moon ». Arrivés sur place, le décor était pour ainsi dire très déroutant : le sol changeait de couleur en quelques centaines de mètres pour passer du blanc, au jaune, puis au gris cendre, le tout dans un ensemble de dunes de sable, donnant effectivement l’impression d’avoir changé de planète. Je n’avais jamais vu de paysage semblable. Si l’on rajoute Skyline Rim pour assurer un horizon bien découpé, Sanjerooni Butte au second plan, sortant de terre de manière impromptue, mais pourtant si abrupte, on obtient un mélange très tape à l’œil. Le lieu avait donc quelque chose de magique, qu’il fallait tempérer par quelque chose bien plus terre-à-terre : le froid. Si les photos donnent l’impression d’avoir été prises en plein été sous un soleil chaud, il faisait 3°C ce matin, et j’ai pris la moitié de celles-ci tout en ne sentant pas le déclencheur sous mes doigts.

L’après-midi fut riche en expériences, réparations, rapports, siestes, comme à l’accoutumée. J’ai pour ma part passé un temps fou à traiter toutes les photos de ce matin, alors que d’autres se sont notamment essayés au recalibrage de l’imprimante 3D de la station que nous n’avons que récemment déballée. Demain, nous ferons probablement un nouvel essai avec le ballon en extérieur, en espérant une météo plus clémente pour cette fois.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

 

Quads

Filling up the balloon

Rise of the balloon

Today’s team at Grey Moon

The team at the bottom of Skyline Rim

The Moon

Orion Nebula taken by Mouâdh

 

24 Février 2017

SOL 12 – Crew 175 : Freezing cold

Journalist report, 02/24/17 – Sol 12: Freezing cold.

I took part in today’s EVA, which goal was to test the balloon, the connected glasses, and explore in the Northern part of the desert. I was going out with Xavier, Simon and Louis. After the classical checks, a water refill, we began by trying to deploy the solar balloon at the spot we marked few days ago, just a few meters away from the hab. After having fixed it to the ground, we started to inflate it. But a strong wind was blowing on the ground, making it very hard to control it. We struggled for a few minutes, before we decided to abort the experiment. It was a bit damaged by the wind, and we put it back in the engineering airlock, before leaving on the rovers and ATVs. During this whole time, Louis was trying a local network, generated by his phone, that was broadcasting his glasses’ view in order to let habcom see what he we seeing. We found out that its range was limited to a dozen of meters, so that it is only usable during the engineering check, but worth it.

The second part of the EVA was more about adventure: as we spent less time than expected on the solar balloon, we had a lot of time remaining for exploration. That is why we went far away from the station. We reached a place called “The moon”. The ground went from white, to yellow, to grey, in only few hundreds of meters. I was very disturbing, as we never experienced such a landscape before. It clearly didn’t seem that we were on Earth already… We stopped in front of Sanjerooni Butte, a flat mountain, detaching strictly from the ground, with its vertical sides, with Skyline Rim as a background. This whole view was absolutely stunning, but one thing was disturbing our contemplation: the cold. The temperature was very low this morning, even if the sun was bright and the air dry. It seems that the photos are shot in the middle of summer, but I took half of it without feeling my fingers…

The afternoon was full of science as usual, I spent a lot of time working on my morning shots, as my teammates were working on their own. We recently unboxed the 3D printer of the station. I must have been broken because we had to struggle just to turn it on, and are already calibrating it. Tomorrow we might take another shot with the balloon. Let’s hope that we will be luckier than this morning.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Optinvent glasses connected to the habcom

Deployment of the solar balloon

Today’s team

Little break on the hill

Quads in the Yellow moon

Henry mountains

Yellow Moon

Yellow Moon turning into Grey Moon and Sanjerooni Butte

Grey Moon

The 3D printer

Filling up the tank

 

23 Février 2017

SOL 11 – Crew 175 : La moitié de la mission

Rapport du journaliste du 23/02/17.

L’EVA du jour était censée être rapide : nous avions prévu d’enterrer le sismomètre plus profond, d’explorer au nord de la station pour tester le sextant en terrain inconnu, et enfin faire des opérations de maintenance autour de la station. Nous avons démarré la journée un peu plus tard que d’habitude, car nous avions prévu le départ pour 9h30 au lieu de 9h. L’EVA était menée par Victoria, accompagnée d’Arthur, Mouâdh et Xavier, le photographe du jour. La première étape était de partir au Sud pour enterrer le sismomètre plus profond. Il était en contact avec la plaque le protégeant depuis les dernières intempéries. Cela prit moins d’une demi-heure de creuser un trou plus profond dans le sol, et d’y fixer à nouveau le capteur. Pendant ce temps, Arthur utilisait le sextant pour tester les coordonnées mesurées dans ce lieu connu. Au passage, si nous utilisons un sextant, l’instrument de marine, c’est parce qu’une boussole serait inutilisable sur Mars, le champ magnétique étant beaucoup trop instable.

L’équipe s’est ensuite dirigée au nord de la station, pour de l’exploration d’une région que nous n’avions pas encore visitée, et également pour tester le sextant en territoire inconnu. D’après les photos qu’ils nous en ont rapporté, l’endroit avait l’air bien sympathique sous un grand soleil. Ils ne restèrent que moins d’une heure sur place avant de revenir à la capsule. Pendant ce temps, j’étais mandaté par Victoria pour prendre soin des plantes de la serre. C’était la première fois que j’en étais chargé, et je dois dire que se retrouver seul un instant dans le petit module inondé de soleil, entouré de verdure était particulièrement plaisant. Le désert est si sec, si minéral, que nous n’avons pas vu le moindre arbre depuis notre arrivée, ni même de verdure à proprement parler. Rien de plus que des herbes rases et desséchées par le soleil. C’est pour cette raison que d’avoir le végidair dans la pièce à vivre est particulièrement agréable : cela nous permet de nous rappeler que nous ne sommes pas les seuls être vivants des alentours…

L’EVA finit par des opérations de maintenance diverses, dont le démontage de la couverture du mur que nous avions construit en début de mission. Les forts vents des jours précédents ont eu raison d’elle, du fait de sa forte prise au vent, et elle ne tenait au grillage que grâce à une poignée d’attaches. La structure métallique, elle, est bien plus résistante et reste donc en place. Nous pourrions peut-être tenter une réparation en EVA, mais cela semble compliqué car très minutieux. Toujours est-il qu’en attendant, nous allons devoir fermer les yeux pour ne pas voir le paysage en nous rendant dans les autres modules.

Demain, le vent doit baisser en intensité, si bien que nous devrions pouvoir (enfin) utiliser de nouveau le ballon solaire, probablement pas de là à le laisser 24 heures gonflé, mais au moins le temps de la sortie. Louis va également sortir avec les lunettes connectées pour un deuxième test sur le terrain. Je ferai cette fois partie de l’équipe, menée par Xavier. En espérant que le temps soit plus clément cette fois…

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

 

 

SOL 11 – Crew 175 : Sol 11: Mid-rotation

Journalist report, 02/23/17.

Today’s EVA was supposed to be quick: they had to bury the seismometer a bit deeper, explore the north of the map, to test the sextant, before going back to do a few tasks around the hab. We started a bit later today, because we planned our EVA for 9:30 instead of 9:00, the objectives being light. It was led by Victoria, followed by Arthur, Mouâdh and Xavier, who shot today’s outdoor photos. They started by going south, to fix the seismometer, which sensor had moved because it was touching its shield. It took less than half an hour to dig a deeper hole in the ground, and then to attach its cable back. At the same time, Arthur was using his sextant in this known location to check the coordinates it gave to him. By the way, we use a sextant, the former marine instrument, because a compass would not work on Mars, where the magnetic field is not stable.

The team then went north, to explore this region we had not visited yet, and to have new results for the sextant, that Arthur checked after, in the hab, with the map. According to the photos they showed us, the weather was nice, and the landscapes were beautiful. They remained there for less than an hour, before coming back. At the same time, Victoria mandated me to take care of the plants in the greenhab. It is the first time I did it, and it was very pleasant to be alone for a while in the little module, surrounded by plants. The desert is very dry, so that even during EVAs, we never see any tree, or any big plant, only a few burnt grass, but nothing green. This is why having the Vegidair in the living room is also pleasant: we regularly check the lettuces growing there, and it is a good feeling to know that we are not the only things alive in the neighbourhood.

The EVA ended up with the crew removing the plastic from the wall we built almost two weeks ago. The strong wind from the past few days damaged it a lot, so that its cover was at the time hanging only due to three surviving clips and a little rope. The metallic structure was very resistant, but the plastic covering it was too weak to support the wind. We may try to repair it during an EVA, but it seems hard, because of the precision it requires. We now will have to close our eyes when we leave the hab to reach other modules not to see the landscape…

Tomorrow, wind is supposed to calm down at least in the morning, so that we may use the balloon during the EVA, even if we might not leave it for 24 hours, Louis will also bring the connected glasses for a second test. I will be part of it, and hope that the weather does not restraint us another time.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

 

Morning session

Louis helping Xavier

On the road

Today’s team

Mouâdh at work

Louis using the sextant

Death of the plastic cover

22 Février 2017

SOL 10 – Crew 175 : Repos

Rapport du journaliste du 22/02/17.

L’objectif du jour était simple : il n’y en avait pas. Cela fait plus de 10 jours que nous sommes arrivés à la station sans réelle pause, et nous avions tous besoin de temps pour nous reposer et nous consacrer à nos tâches respectives efficacement. Le temps était censé être pluvieux, nous n’avions donc pas prévu d’EVA, et même si ce ne fut absolument pas le cas, nous sommes restés fidèle au plan, et donc enfermés toute la journée.

Le rythme était plus détendu aujourd’hui, l’absence d’EVA permettant d’assouplir les horaires des repas notamment. Ce fut le moment pour moi de former Xavier et Mouâdh à ce cher jeu qu’est la coinche. J’ai passé la plupart de la journée à travailler sur la vidéo de milieu de rotation, que je voudrais pouvoir publier dans quelques jours. Xavier passa le plus clair de son temps dans le dôme, à étudier le système d’alimentation de la station, -des panneaux solaires relayés en cas de besoin par un générateur thermique qui recharges des batteries- pour le documenter pour les prochains équipages. Nous avons également presque tous fait la sieste, histoire de se régénérer après dix jours à se lever tôt.

Comme il n’y a pas de nouvelles très fraiches à se mettre sous la dent aujourd’hui, je voudrais parler d’un sujet que j’ai simplement mentionné pour l’instant : la nourriture. Sans tomber dans l’extrême, nous nous restreignons pour ne pas épuiser nos stocks, et n’avons aucun produit frais, à l’exception des salades et des radis venant occasionnellement de la serre. Nous, et pour ne pas nous citer, en particulier Simon et moi-même, ne sommes jamais vraiment rassasiés en sortant de table. Nous avons donc dû ruser pour ne pas nous ruer sur des snacks à 16h ou minuit. Nous sommes pour la plupart assez sportifs, et mangeons donc en quantité en France, mais ici, nous devons nous forcer à limiter nos apports, du fait de notre activité physique grandement diminuée. Nous avons donc trouvé deux parades : nous avons une quantité de féculents relativement conséquente, si bien que les plus affamés peuvent rajouter du riz ou des pâtes sans trop de problèmes à la fin d’un repas (et pourquoi pas au petit déjeuner, si la pénurie arrive). De plus, nous sommes aux Etats-Unis, si bien que l’étage snacks du placard est bien plus rempli qu’à nos habitudes. Nous avons donc passé les premiers jours ici à manger du beurre de cacahuète, des biscuits en tout genre, voire du glaçage à des heures improbables, mais avons vite réalisé que si nous voulions éviter de prendre 15 kg le temps de la mission, il allait falloir trouver autre chose. Et c’est à ce même étage du placard que se cache notre deuxième solution à la fringale : les pop-corn. Les grains sont particulièrement peu volumineux et donc simples à stocker, nous en avons une quantité impressionnante à disposition, ils ne constituent pratiquement aucun apport calorique s’ils sont mangés natures, et prennent une place particulièrement grande dans nos estomacs…

Enfin, je me dois de mentionner l’anecdote de jour, qui eut en fait lieu hier soir : Xavier était en train de remplir le réservoir d’eau de la capsule sur la mezzanine, au-dessus des chambres -ce qui se fait à l’aide d’un interrupteur manuel-, puis s’en alla, oubliant pourquoi il était monté. Ce n’est qu’en entendant l’eau couler en dehors de la citerne qu’il réagit et s’empressa d’arrêter la pompe, et d’éponger le trop plein. C’est alors quelques minutes plus tard que nous avons entendu Victoria se demander pourquoi elle avait été réveillée par une douche surprise. Pas sûr que cela aide à la cohésion d’équipage.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 10 – Crew 175 : Rest day

Journalist report, 02/22/17.

Today’s objective was simple: there was none. We have been on the station for 10 days without any real break, and we all needed some time to rest and go on our tasks efficiently. Today’s weather was supposed to be bad, so that we did not plan any EVA. It was absolutely not the case, the weather being great, with a strong wind that almost wrecked our wall, but we stuck to the plan, and stayed at home for the whole day.

The rhythm was cooler, it was time for me to form Mouâdh and Xavier to a popular French card game called “la coinche”. I spent most of my day working on the mid-rotation video, supposed to sum up the first half of our mission. I would like to release it in a few days, and it also interests the French website of the Huffington Post. Xavier spent a long time in the dome, understanding the station power system, -using solar panels along with a thermic generator, to reload batteries- to document it for the next crews. Almost every one of us took a nap in the afternoon, to regenerate after ten days waking up early.

As there is no real fresh news today, I would like to talk about something I only mentioned since we arrived: food. We have to restrain a little to match our supplies. We have almost everything lyophilised, but in different quantities, so that we try to monitor it precisely. We guys are a bit hungry even after the meals, so that we had to find tricks to avoid going mad and rush into the snacks drawer at 4:00 pm or at 11:00 pm. We mostly have sporting habits, so that we eat quite a lot while in France, but here we must limit our dietary intakes because of the little physical activity we have. We found two solutions: we have a quite decent amount of starch, so that the hungry ones can add up a little rice or pasta at the end of a meal. We also are in America, so that there is A LOT of snacks in the kitchen contrary to what we are accustomed to. We spent the first days eating frosting paste, peanuts and different strange meals at various hours, but we quickly realised that if we did not want to gain 15 kg, we will have to find another way to feel satiated. This is where comes our second solution, hiding in the snacks drawer too: popcorn. It is very easy to store because of its size before being popped, has almost zero intakes if eaten without anything else, and takes a ridiculously huge amount of volume in your stomach…

To end with, I have to mention our last anecdote, from yesterday night. Xavier was refilling the water tank in the loft, over the rooms, before he left, completely forgetting why he went up. It’s only hearing the water falling out of it that he rushed back to stop it and clean it up. This is only 5 minutes later that we heard Victoria from inside her room saying: “guys it’s raining in here”. Not sure that it helps in team building…

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

The weather was not that bad

But the wind is powerful

« La coinche »

Engineer at work

Louis the video maker

The volumic expansion of popcorn

The greenhouse under the sun

21 Février 2017

SOL 9 – Crew 175 : Journée artistique

Rapport du journaliste du 21/02/17.

Aujourd’hui ne fut peut-être pas notre journée la plus prolifique scientifiquement parlant, mais en tant que journaliste, je fus comblé : le temps était radieux, les paysages magnifiques se sont enchainés comme par magie, se laissant photographier à tout va. Ma journée commença par un doux : « Mangin, lève-toi, le lever de soleil est magnifique ! » de cette chère Victoria, et c’était le cas. Mais ce n’était que le début.

J’étais le leader de l’EVA d’aujourd’hui, emmenant avec moi Simon, Victoria et Louis. Notre seule expérience de terrain nécessitant de nouveaux résultats actuellement est celle du ballon solaire, mais le fort vent l’a cloué au sol. Nous sommes tout de mêmes partis lui chercher un emplacement où le déployer un jour entier, et l’avons trouvé, non loin de la capsule, mais assez loin des premiers rochers et des premières collines, tout en restant visible depuis la station. Nous avons marqué l’endroit avant de repartir. Enfin, je pris d’abord le temps d’immortaliser la lumière de matin sur mes collègues devant station et sous les quelques nuages qui s’accrochaient à Henry Mountains, comme toujours en fond. Un premier beau cliché.

Nous sommes ensuite partis en rovers et quads rendre visite au sismomètre comme à l’accoutumée. Il s’était légèrement déplacé si bien qui nous avons dû le remettre à sa place. Vers 10h, nous nous sommes alors dirigés vers White Rock Canyon. L’endroit était encore magnifique sous le soleil. Nous avons exploré les lieux, jusqu’à trouver un bon angle pour prendre nos photos « officielles » : l’une avec un drapeau français, l’autre avec une banderole de l’école. Aux deux nous devons bien cela. Encore un beau cliché.

Avant de rentrer dans la station, nous nous sommes de nouveau arrêtés pour un nouveau plan, sous la lumière de midi, histoire d’être sûrs d’en avoir un bon. Encore un beau cliché. Enfin, nous avons fini l’EVA en nous battant avec le compresseur et les pneus de différentes espèces de nos véhicules. L’après-midi fut plus calme. J’étais occupé à travailler mes images du matin, la vidéo à venir, des interviews, et mes rapports, comme d’habitude. Tout le monde était occupé, à différents endroits de la base. Pour terminer cette journée en beauté, le coucher de soleil fut époustouflant. Je reçu un appel au talkie-walkie de Xavier, parti travailler au science dome, me disant de regarder par la fenêtre. Ce que j’y vis me décida immédiatement à le rejoindre pour prendre ma dernière photo de la journée. Encore un.Pour finir, je n’ai encore presque pas parlé de mon rôle d’EVA leader. Il vient avec plusieurs responsabilités : il doit surveiller le temps passé à chaque action, décider quand s’en tenir au planning ou quand improviser, savoir où aller, et les autres doivent le suivre. Cela ressemble à une dictature, et ce n’est pas faux. Mais ce système a le mérite de permettre à un groupe ayant des moyens de communication et un temps limités d’être efficaces et de rester organisés.

Demain, pas de sortie. Le temps est censé être mauvais, avec trop de vent pour le ballon. De plus, tout le monde a besoin de repos et de travailler de son côté selon ses propres attributions. Cette journée est donc nécessaire à l’équipage, et doit nous permettre de nous reposer tout en avançant sur nos travaux.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 9 – Crew 175 : Artistic day

Journalist report, 02/21/17.

Today was not our best science day, but as the crew journalist I was ecstatic: the day was beautiful, lights were perfect, and I was able to shoot a lot of amazing photos. My day started by a “wake up, the sunrise is beautiful!”, and it was. But it was only the beginning.

I was today’s EVA leader. The only ground experiment which was needing results at the moment was the balloon, and wind was blowing too fast to let us deploy it. Anyway, we started the EVA by tracking the best spot to attach it to the ground, in order to let it fly for an entire day. We already expected to find it north from hab, not far from it, to be able to check it from the station. It went fine and we quickly found a great spot, far enough from rocks and hills, to hang it. We marked it and left. In fact, before we left, I was able to shoot a panoramic view of my teammates in front of the station, under a beautiful morning sky.

Then we checked as usual our seismometer, which had moved by the way, and needed to be repositioned. Then we went to White Rock canyon. The place was beautiful too, especially under such a sun. We shot here official photos, with the French flag, and with the school banner, to thank them for making this possible, and give them media to share about the project. Another nice shot. We left to be on time to the station. Before coming back, we stopped another time to shoot a new panoramic view in front of the hab, just to be sure that we will get a good one. Another nice shot. We ended up struggling to inflate the ATVs tires, this being the first time we did it.

The afternoon was quieter. I worked on the morning shots, on the video to come, on interviews, on my reports, as usual. Everybody was busy, depending on their tasks. To end this day properly, the sunset was absolutely stunning. For the whole day, strong wind and clouds have been forming beautiful landscapes, but I clearly was not prepared for this one. I received a call on the walkie-talkie from Xavier, who was working on the science dome, asking me to look out by the window. When I saw it, I immediately joined him, to shoot my last picture of the day, trying to picture as well as possible this stunning view. Another one.

To conclude, I did not talk a lot about my EVA leader role. It includes quite a few responsibilities. You must check timings, decide when to stick to the plan, when to improvise, where to go, ensure that everybody is following you, and the others have to follow your lead. It seems like a dictatorship, and it is quite true. But this is the only system that allows a crew that cannot communicate very accurately, and that has limited time, to be efficient, and to stick together.

There will be no EVA tomorrow, as the weather is bad, too windy to work with the balloon, and also because everybody needs to work on his own a bit. This day is necessary in everyone’s opinion. It will allow us to rest a bit, and to go on with our tasks more efficiently.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Morning picture of the station

Quads

Official Supaero picture

Official french picture

Picture of the station at noon

Panorama from the science dom

The Vegidair

Flat bread

 

 

20 Février 2017

SOL 8 – Crew 175 : Première douche

Rapport du journaliste du 20/02/17.

L’EVA du jour était menée par Mouâdh, accompagné d’Arthur, Louis et Xavier. Ils sortirent à 9h, remplirent la citerne, passèrent relever les données du sismomètre, le remirent en place car la pluie avait ameubli le sol, puis partirent pour White Rock canyon. Le temps était encore une fois humide, et le brouillard peinait à se lever, donnant des paysages assez irréels. Une fois sur place, Louis, chargé des photos prit ses collègues de haut pour réussir ses clichés, avant que le système de ventilation de Xavier ne s’arrête -à cause d’une mauvaise recharge, a posteriori-. Il devint rapidement presque aveugle du fait de la buée, mais surtout aurait commencé à suffoquer au bout de quelques minutes en situation réelle. C’est pourquoi, dans l’optique de la situation, Arthur utilisa une technique assez commune en plongée : il partagea son air avec Xavier en connectant un de ses tuyaux à son casque. Le nouveau couple dû alors synchroniser ses pas pour être capable de faire demi-tour, retourner aux rovers et rentrer à la base, avec une demi-heure d’avance sur le planning. Cette défaillance écourta la sortie, mais il faudra également en retenir la bonne réaction de l’équipe, qui aurait permis de sauver une vie en condition.

Pour la première fois, j’ai dynamisé l’après-midi en apportant à l’équipage un programme de gainage d’aviron, m’assurant en plus de Simon que personne ne perde en condition physique dans la capsule. Ensuite, je pris ma première douche. Nous tentons depuis le début d’économiser l’eau un maximum, et pour ce faire, nous avons suivi la recommandation de l’équipage précédent : « prenez le moins de douches possible ». C’est donc pour cela que Xavier et moi étions les derniers à ne pas nous être douchés depuis notre arrivée. Sauf que maintenant que nous surveillons plus précisément la consommation de la base, la conclusion est évidente : c’est ridicule. Ma douche a consommé environ 5L, soit moins qu’une chasse d’eau, et environ 3% de la consommation journalière. Xavier est même descendu à 3L (reste à voir s’il est vraiment propre…). Autant dire que la consommation des douches est en proportion bien inférieure aux toilettes, premières consommatrices de la station, avec 40% de la consommation. La deuxième semaine risque donc d’être moins riche en odeurs.

Enfin, je suis propre, toujours autant motivé pour la suite, et pas pressé de rentrer. Demain, je serai pour la première fois leader de mon EVA, avec pour but de trouver un emplacement propice au déploiement du ballon, pour le laisser une journée entière en vol.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 8 – Crew 175 : First shower

Journalist report, 02/20/17.

Today’s EVA was led by Mouadh, followed by Arthur, Louis, and Xavier. They left at 9:00, refilled the water tank, checked the seismometer, and went to White Rock canyon to explore it. The weather was once again foggy, but it was clearing when they left. The seismometer had moved a bit, because of the rain from the past few days, making the ground softer. Having picked up the USB key full of data, they went back to their rovers and went to the canyon. It was very wet in there. Louis took beautiful photos from above, before Xavier’s backpack stopped blowing air (due to a bad reload as we discovered after). He was almost blind, and more important, suffocating if we were on Mars. That is why, to respect the simulation constraints, they applied a common protocol in diving: Arthur shared one of his pipes with him, on the way back, forcing them to move as Siamese twins. The EVA stopped thirty minutes earlier because of this failure, but the good point was the quick reaction of the team.

This afternoon, we did for the first time another sport session I brought from my rower’s training, to keep the crew fit. Then, I had my first shower after eight days. We managed to save water as much as possible and Xavier and I were the last two ones having had none. We were trusting last crew’s recommendation about it, that was: “take a minimum number of showers”. But now that we are monitoring more precisely our water consumption, the conclusion was clear: it was ridiculous, as a (quick) shower uses less water than a flush… So that one represents around 3% of one day consumption, while flushing represents between 35% and 40%.

Anyway, I now am clean, and already motivated for the next 11 sols that remain! We already have great plans for the following ones, and I am not in a hurry to leave. I will lead tomorrow’s EVA for the first time, which goal will be to find a place to deploy the balloon for a whole day.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

19 Février 2017

SOL 7 – Crew 175 : Buée et arc-en-ciel

Rapport du journaliste du 18/02/17.

Pour l’EVA du jour, nous étions à pieds. Il a plu cette nuit et le sol était trop mouillé sur la plupart des routes pour que nous puissions les emprunter en rover. Nous avions deux objectifs : effectuer un test de portée de nos radios, et utiliser le sextant d’Arthur pour nous localiser plus précisément. Le mauvais temps était encore de la partie, avec des nuages très bas et une pluie menaçante.

Nous avons commencé par trouver la distance maximale où nous pouvions encore communiquer avec le hab. Ensuite, nous nous sommes séparés pour qu’un binôme continue de s’éloigner pendant que l’autre activait un relai radio maison (voir photo) pour garder un contact avec la base, le sextant mesurant nos distances. Les deux expériences furent influencées par le temps : les transmissions radios étaient très mauvaises, donnant lieu à un véritable dialogue de sourd entre les différents protagonistes se recevant parfois à des instants différents. Le sextant se dérégla également rapidement, probablement à cause du changement de température. Arthur devra le modifier pour pouvoir le recalibrer avec ses gants. Enfin, pour rajouter un peu de difficulté, la buée était toujours au rendez-vous, vu l’humidité de l’air ambiant, c’est pourquoi nous sommes rentrés à la base après une heure de mission, ayant fait le maximum pour chaque expérience.

En plus de toutes les tâches habituelles de la station, Xavier et moi avons décidé de nous pencher plus amplement sur la consommation d’eau, en mesurant douches, chasses, eau potable et eau du greenhab. Simon nous donna un retour personnalisé sur nos performances sportives matinales, dont il fait le suivi, Victoria s’apprête à nous cueillir nos premiers épinards, et Arthur a reçu ses premiers résultats de pureté de l’eau de la station avec l’expérience aquapad. Enfin, pour bien finir la journée, le soleil nous fit le plaisir de dessiner un magnifique arc-en-ciel dans le ciel du désert.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

 

 

SOL 7 – Crew 175 : Rainbow over fog

Journalist report, 02/18/17.

For today’s EVA, we had to go by foot: the ground was wet so that most roads were not practicable. We had two goals: test the radios and the sextant. The weather was cloudy, and rain was close. We had planned a short EVA, and I left with Simon, Victoria, and Arthur.

To begin with, we went as far from the hab as possible before losing the radio signal. Once here, a first pair stopped, and a second kept going. The first pair was holding a homemade radio relay (see pictures), done with walkie-talkies, in order to test the advantage of splitting, to reach the hab easily. At the same time, Arthur was using the sextant to locate us precisely, to help us get more accurate values. Both experiments were disturbed by the weather. Radio communications were very bad, and particularly unstable, and the sextant decalibrated, probably because of temperature changes. Arthur did not manage to calibrate it again with his gloves, so that we had only the first values. He will have to customise it to make it possible. To end with, fog was an issue once again, so that after one hour of tests, with very difficult communications, we decided to go back to the base, having done everything we were able to with both experiments.

In addition to casual work and reports, Xavier and I decided to track more precisely the use of water, counting showers, flushes, greenhab use, and drinking water. Simon gave us a personal feedback on our morning sport program he manages, Victoria will be able to get spinach from the greenhab tomorrow, and Arthur got the results from his test on our drinkable water, using the Aquapad experiment. The more impressive result we had was between boiled water and regular or filtered one. Boiling water kills almost every germ and the experiment shows it clearly.

As a conclusion, the Sun showed us a beautiful rainbow during sunset, ending our first week officially in sim.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Not that easy to use the sextant when you can’t see anything

Victoria with the homemade radio relay

Talk with coach Simon

Test on drinkable water with Aquapad

Future meal

A rainbow from the Hab

Writing of the report

18 Février 2017

SOL 6 – Crew 175 : EVA avortée

Rapport du journaliste du 18/02/17 .

L’EVA d’aujourd’hui était censée être courte. Nous ne pouvions encore pas utiliser le ballon, de la pluie et du vent étant prévus pour la matinée. Nous avions donc prévu de partir en repérage dans un canyon au sud de la base après avoir rendu visite au sismomètre, et de profiter de l’occasion pour prendre des photos « officielles » en extérieur, avec banderoles et drapeaux. Je sortais aujourd’hui avec Louis, en leader, Xavier et Mouadh.

Nous avons utilisé pour la première fois les ATV, en plus d’un rover. Ils sont individuels, plus nerveux et semblent plus agréables à conduire depuis ma place de passager assignée de journaliste transportant l’appareil photo… Arrivés au sismomètre, bonne nouvelle, rien n’a bougé, les plaques l’ont bien protégées du vent d’hier. Nous récupérons la clef USB contenant nos données sismiques, l’échangeons avec sa remplaçante. C’est juste après que nous furent confrontés à un premier problème : le bandeau de Xavier est maintenant au beau milieu de sa figure, le rendant à moitié aveugle. Cela parait trivial, mais nous ne pouvions rien faire pour l’aider sur le coup, et il ne réussit pas à le dégager en se frottant aux parois du casque. Il était donc condamné à rester dans cet état jusqu’à notre retour. Nous repartons tout de même pour notre objectif suivant, en échangeant simplement de places pour me laisser conduire.

Le temps était de plus en plus mauvais, la pluie se rapprochant. En arrivant près de notre but, nous rencontrons notre second problème : une poignée de vaches pâturent paisiblement sur notre chemin. Pas terrible pour la simulation. De plus, les traverser en scaphandre, avec un malvoyant, tout en agissant comme si elles n’existaient pas devient délicat si elles décident de participer à la promenade.

Il fallait prendre une décision et Louis s’en chargea : demi-tour, nous partons explorer un autre secteur, n’ayant rien d’essentiel à faire ici. Nous remontons donc sur nos véhicules pour revenir en arrière. Partant à l’assaut d’une colline, nous faisons face à notre troisième difficulté du jour : la buée. L’humidité ambiante due aux premières gouttes aidant, notre casque devient presque opaque, si bien que plus personne ne peut donner la marche à suivre. Louis prend alors la décision la plus sage : retour à la base, après moins d’une heure d’EVA.

Ce fut tout d’abord décevant. Mais il est important d’en tirer les enseignements qui s’imposent : nous sommes limités par la météo terrestre, comme le seraient des marsonautes par des tempêtes, ou des éruptions solaires, et en cas d’imprévu, il est primordial de suivre une seule directive et de s’y tenir. Pendant ce temps dans la station, la première pousse de laitue a pointé le bout de son nez hors de notre potager d’intérieur Végidair, et Simon, Arthur et Xavier ont tenté de réparer nos radios défectueuses.

Demain, pour la première fois depuis le début de la simulation, ce sera au tour d’un membre nouveau de cette année, Simon de diriger une EVA, et de nous emmener Victoria, Arthur et moi vers une aventure si possible plus fructueuse.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 6 – Crew 175 : Aborted EVA

Journalist report, 02/18/17 .

Today’s EVA was supposed to be short. We had to check the seismometer, to make sure that it didn’t move yesterday because of the wind, and then to collect its data. We were not able to use the balloon, because of the wind and the possibility of rain, so that we planned to explore a new area, and to take ‘official’ pictures, with flags and banners. I was going out along with Louis, as EVA leader, Xavier and Mouadh.

For the first time, we used two ATVs, along with a rover. After having reached the seismometer, we quickly saw it hadn’t moved. The panels we put over it must have done a great job yesterday. We picked up the USB key containing our seismic data, and left. This is when the first problem showed up: Xavier’s headband went down to his eye, making him almost blind. Of course, it seems trivial, but back then, we had no solution to help him, and having a headband is nearly essential, to keep our earplug in place. He tried to rub on the sides of his helmet, with no result. It was not too dangerous already, so that we kept going, I just had to take the wheel on the rover.

The weather was more and more cloudy, but there was no rain at the time. We kept going on the main road, to reach the canyon we were supposed to visit. After ten minutes, we stopped, cows were near the point where we had to go. We had to take a decision. Louis took it, briefly, we will head back, and find another place. Once again, the problem wasn’t that simple. Walk next to a few cows acting as if they were not there, with our suits and a half blind man could put us in a tough spot if cows decided to join us… We had nothing essential to do here, that is what we stepped back. Rain was coming slowly, and fog accumulating on our glass because of humidity. We tried to climb a hill on our way back to track potential future EVA locations, but fog was so handicapping for everyone that we just decided to go back to the base.

It was kind of a disappointment, because we remained no more than one hour outside, but it taught us something important. We have to react quickly in those situations, and stick to the leader’s order, in order not to put us in a difficult spot. At the same time, in the hab, the first sprout of lettuce showed up in our indoor vegetable garden Vegidair, two days after having been seeded, while Simon, Arthur and Xavier tried to fix up our broken radios.

Tomorrow, for the first time a junior crew member, Simon will lead us an EVA, in which we will test our radio system, hoping it happen better.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

 

 

17 Février 2017

SOL 5 – Crew 175 : Sismomètre, tempête et pain frais

Rapport du journaliste du 17/02/17.

Aujourd’hui, j’ai vécu pour la première fois une EVA depuis la station. J’étais habcom : le responsable de la sortie, restant dans la station. Après le petit déjeuner, j’ai commencé par contrôler la radio, et l’équipement de mes coéquipiers avant le départ. J’étais ensuite le chef des opérations de début de mission. Je menais depuis la base toute les tâches de maintenance préalables au départ à proprement parler en rover. J’ai continué à suivre leurs actions jusqu’à ce qu’ils dépassent la portée maximale de nos talkie-walkie.

L’EVA d’aujourd’hui était constituée d’Arthur, en leader, de Mouâdh, Victoria et Simon, à qui j’avais confié l’appareil photo. Toutes les photos d’extérieur d’aujourd’hui sont donc de lui. Le premier objectif de la mission était de déployer le sismomètre dans l’emplacement que nous lui avions préparé deux jours plus tôt. Cela s’est déroulé rapidement, sans encombre, si bien que l’équipe est ensuite partie en exploration et en entrainement à l’orientation après une heure et demi de sortie. Le vent soufflant trop fort, nous avons dû laisser le ballon au hab.

Pendant ce temps, dans la station, j’étais occupé à préparer des interviews pour des médias français. C’est un plaisir de voir que l’on intéresse autant autour de nous. Xavier, lui, travaillait sur comment optimiser l’approvisionnement électrique de la station, jonglant entre panneaux solaires et groupe électrogène, et Louis sur les lunettes connectées. L’après-midi fut agitée par un vent violent, qui faisait trembler la station toute entière. Nous avions l’étrange sensation de pouvoir nous envoler à n’importe quel moment… Notre mur flambant neuf se courba mais résista aux assauts. Sans pour autant faire des dégâts, le vent éparpilla du matériel autour de la station et nous avons dû lancer une « EVA d’urgence » que Louis et Xavier accomplirent, pour le récupérer tout en s’assurant de l’intégrité des bâtiments.

Enfin, pour bien terminer cette journée, Simon nous avait cuisiné du pain. Il commence à particulièrement bien maîtriser l’art de la machine, tout en utilisant les unités de nos amis américains telles que le 1/8 de cuillère à café (cf photo), et nous permet d’avoir notre pain frais quotidien. Cela semble simple, mais c’est ce qui fait la différence au milieu d’un repas reconstitué, pour les mangeurs de baguettes que nous sommes.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 5 – Crew 175 : Seismometer, storm and fresh bread

Journalist report, 02/17/17.

Today was my first day following an EVA from the hab. Moreover, I was its habcom. After breakfast, I was in charge of checking everyone’s radio, backpack, timing the pressurisation, and giving tasks to the crew members outside during the check-ups at the beginning of the EVA. Then I was following their actions by radio when they were in range.

Today’s EVA included Arthur, as leader, Mouâdh, Victoria, and Simon, who had taken the camera, so that today’s pictures of the outside would not be mine today. Their first objective was to install the seismometer where we planned to two days ago. It went well and was finished quickly. The balloon remained in the hab, because of the wind blowing too hard. That is why, after half of the EVA, the team started to explore the surroundings, went up to hab ridge road, then back, training on how to use the map in situation.

At the same time, in the hab, I was busy working on interviews for French medias, Xavier was working on the energy supply of the station, and Louis was busy with the EMUI. The afternoon started quietly, with almost everybody taking a nap, but after a couple of hours, wind started to blow very strongly. The whole station became very noisy, parts moving everywhere, we had the strange feeling that we could take off at any minute… Our brand-new wall was moving dangerously, but went through it. Xavier and Louis had to go out on an “emergency EVA” to check if nothing was damaged, and to pick up stuff that flew away.

For dinner, Simon had baked fresh bread for us. He now masters the art of using the bread machine well. It might seem simple but it is the only way for us to get fresh food. And for French people, being able to eat fresh bread even if it isn’t baguette is priceless…

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

 

16 Février 2017

SOL 4 – Crew 175 : Anniversaire martien

Rapport du journaliste du 16/02/17.

J’ai commencé la journée par un « bon anniversaire » strident bien qu’attentionné de Victoria, étant comme d’habitude dépassé par l’heure de réveil officielle… C’est assez étrange de passer son anniversaire si loin de chez soi. Je ne rassemblerai pas une douzaine d’amis et ne pourrai pas répondre au moindre coup de téléphone avant longtemps. Seuls quelques mails de proches bien informés m’ont fait le plaisir de me parvenir. Mais bon, ici tout le monde m’a souhaité un joyeux anniversaire avec le sourire. Ce fut donc une nouvelle bonne journée passée sur Mars, avec en plus ma deuxième EVA au programme. À aucun moment je n’ai regretté d’être ici plutôt qu’en France. Et puis, aux Etats-Unis, avoir 21 ans a un intérêt : en sortant, j’aurai le droit de commander autre chose qu’un Coca au restaurant…

Notre préparation pour la sortie d’aujourd’hui est bien plus efficace qu’hier, chacun sachant ce qu’il a à faire. Nous partons pour explorer le canyon Candor chasma, et quittons donc la station en binômes sur nos rovers électriques. Nous atteignons l’entrée de la gorge après une vingtaine de minutes. Le paysage y est vraiment magnifique. Malheureusement, la buée s’invite à la fête du fait de la chaleur et de l’effort physique. S’accumulant sur mon casque, elle m’empêche de me déplacer aussi facilement que je l’avais espéré et me force à prendre la quasi-totalité de mes photos à l’aveugle, ou presque. J’allais donc consacrer une bonne partie de mon après-midi à remettre des clichés à l’horizontale et à en supprimer par dizaines.

Heureusement, de retour sur les rovers, le vent a raison de mes soucis. Après avoir escaladé une crête pour y découvrir un panorama alliant montagnes enneigées et plaines arides, nous perdons notre chemin, pour finalement revenir sur nos pas. Enfin, de retour à la station pour midi, nous pouvons déguster en équipe le gâteau d’anniversaire que Simon m’a concocté pour l’occasion.

L’après-midi s’avère plus tranquille. Chacun vaque à ses occupations : Mouâdh prépare le déploiement du sismomètre prévu pour le lendemain, Simon répare un trou dans le ballon, Arthur lance le premier test de pureté de notre eau avec Aquapad… Et pour parfaire la journée, nous apprenons ensemble l’admission de Mouâdh à CalTech pour l’année prochaine.

Demain, je reste à l’ombre, en tant que HabCom, soit chef des opérations depuis la base, pour l’EVA ayant pour but d’enterrer le sismomètre dans son trou creusé hier.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

 

SOL 4 – Crew 175 : Martian Birthday

Journalist report, 02/16/17 .

I woke up today with a strident but nice “happy birthday” from Victoria, late for the awakening as usual. It is a bit special to celebrate your birthday so far from home. I wouldn’t be able to gather a lot of friends, or to phone anybody for a long time, just a couple of mails from well informed relatives, who knew how to contact me. But anyway, everybody here was happy to wish me a happy birthday, and it was a pleasure to spend it on Mars, going around for my second EVA. I didn’t regret at any time being here instead of being at home.

Our preparation was more efficient than yesterday, everybody knowing what to do, so that we left on time. We were going to explore a canyon called Candor chasma, and left the base by pairs in our electrical rovers. After twenty minutes, we reached the entry of it. The place was absolutely stunning. Along with my crewmates, Louis, Xavier and Victoria, we walked in the bottom of it, for about an hour and back, in a beautiful landscape. Sadly, I had a lot of trouble with fog during this time. Because of the heat, and the sweat, it accumulated on the helmet, forcing me to shoot most of my photos blind at the time.

Hopefully, back on the rover, it went better. We climbed a hill, giving us a nice view on the surroundings and the MDRS, got lost, travelled a bit on the rovers, and finally had a little time left to shoot photos and videos. Then, we went back to the hab, to have lunch, and eat the beautiful birthday cake Simon had cooked for me.

The afternoon was more quiet. Everybody working on his own. Mouâdh prepared for the deployment of the seismometer, planned for tomorrow. Simon repaired the balloon, Arthur launched the first water analysis with aquapad… And to make this day happier, Mouâdh just learned he was accepted in CalTech for next year!

Next day, I will not be part of the third EVA, which goal is to bury the seismometer in the hole we dig yesterday.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

 

 

 

15 Février 2017

SOL 3 – Crew 175 : Premiers pas dehors

Rapport du journaliste du 15/02/17 .

Aujourd’hui fut le jour de notre première EVA. Je suis sorti avec Arthur, notre commandant, et EVA leader du jour, Simon, et Mouâdh. Nous avions deux objectifs : trouver un endroit adéquat pour enterrer le sismomètre, et tester le ballon pour la première fois en situation. L’EVA était planifiée de 9h à midi, et pour ne pas commencer en retard, nous avons débuté tôt la préparation après nos traditionnels sport et petit déjeuner.

S’habiller pour la sortie fut beaucoup plus long et complexe que je ne le pensais. Tout ce qui paraissait trivial avant devenait problématique. Un exemple comme un autre : fixer l’oreillette de la radio à sa tête pour être certain qu’elle restera en place. La communication en scaphandre sans radio ne se faisant que par mimes, l’attacher correctement nous évitera de transformer une EVA sérieuse en Time’s-up. Il y eut alors plusieurs écoles (cf photo) : l’approche simplissime de Mouâdh et son bonnet, l’approche débrouillarde d’Arthur et sa lampe frontale, l’approche ingénieur de Simon et son diadème en papier à bulles sur mesure, et la mienne, plus pragmatique : du scotch. Pour finir, la fine équipe s’est engouffrée dans le sas avec trois petites minutes de retard. Correct pour une première.

Nos premiers pas à l’extérieur furent assez déroutants. Impossible de voir ses pieds, le sac et son système de ventilation sont très lourds, les gants nous empêchent de réaliser tout mouvement précis, la buée s’accumule très vite sur la vitre du casque… Nous avons commencé par une succession de contrôles autour de la station (niveau d’eau, essence, charge des rovers, etc), guidés par radio par Xavier, ingénieur de l’équipage, puis sommes partis en rover par binôme. Très vite, j’ai réalisé qu’avoir autour du cou une caméra et un réflexe encombrants me pénalisaient encore plus. Prendre des photos s’est également révélé particulièrement compliqué, la buée me cachant la vue et l’équipement restreignant mes gestes. J’ai donc dû prendre plus de la moitié de mes photos à l’aveugle, avec des résultats parfois surprenants.

Après un rapide trajet, nous sommes arrivés sur une plaine et avons déployé le ballon. L’expérience s’est particulièrement bien déroulée pour un premier essai. Monté aussi haut que ses 90 mètres de corde le lui permettaient, le ballon nous donna relevés atmosphériques et images époustouflantes. Nous n’avions simplement pas anticipé que le vent soufflerait entre 20 et 40 mètres du sol, emmenant alors notre protégé dériver de manière imprévue. Non loin d’ici, dans le lit d’une rivière à sec, nous avons trouvé un emplacement approprié au déploiement du sismomètre, et creusé la majeure partie du trou dans lequel nous le déposerons lors d’une sortie future.

Pendant ce temps, dans le hab, Victoria a pu commencer la culture du Végidair grâce aux graines et engrais récemment arrivés, Louis, rejoint ensuite par Simon, nous a préparé les premières tournées de pain et de pancakes, pendant que Xavier imaginait une nouvelle expérience de simulation de gestion de crise, à réaliser lors des prochaines EVAs. Demain, l’aventure continue avec une nouvelle sortie matinale à laquelle je participerai de nouveau, accompagné cette fois-ci de Louis, Victoria et Xavier.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 3 – Crew 175 : First Time Outside

Journalist report, 02/15/17 .

Today was the day of our first EVA. I was going to go out with Arthur, our Commander, and today also EVA leader, Mouâdh and Simon. We had two goals: find a place to bury the seismometer and if possible dig in there, and try our first use of the balloon. The EVA was planned from 9:00 a.m. to noon. In order not to start late, we had a quick breakfast after the sport session, before suiting up.

Preparing for the EVA was more challenging than expected. Everything that seemed trivial before became a problem. For instance, the only fact that we had to block our earplugs to be sure that they would never leave our head during three hours was not that simple, and no earplug means no radio contact, that clearly doesn’t help on the outside. That is why we tried different styles of earplug fixation methods. Mouâdh went straight forward: a cap under the helmet. Arthur used his head lamp. Simon used his engineer skills, building a headband out of bubble wrap. Then, I went through the pragmatic way: tape. Anyway, this small crew after having dressed up properly went in the airlock a few three minutes late. Good for a first time.

Our first steps outside were pretty disturbing: the backpack is heavy, the gloves restrain us from any precise movement, and fog accumulates quickly on the glass of our helmets. We had to begin the EVA by different checks: water and fuel level, battery of the rovers, etc… And to refuel what needed to be. This whole time, we were guided on the radio by Xavier, our engineer, in charge of this surveillance. I also realised very quickly that having a reflex camera and a video camera around my neck would not help in acting outside. More than this, using the camera was very hard. I prepared before, configuring it to be usable without the visor, but the fact that it was attached to my neck, kept away from my eyes by the helmet and its fog made me shoot more than half of the photos blind, even if the result wasn’t that bad as I discovered afterwards.

After a quick rover trip, we reached a plain in which we deployed the balloon. It went almost surprisingly well for a first shot. The balloon after having been fill up, went up as high as the rope let him. We just did not anticipate the wind that was blowing 20 meters high, preventing our balloon from going straight up. The result was impressive and we had our first graph of pressure and temperature, along with a beautiful shot. We also found the right place for the seismometer, in a dry river bed, and started to dig the hole, in which we will deploy it.

At the same time, in the hab, Victoria managed to start growing the freshly received lettuce in the Vegidair. Louis gave the first shot in cooking pancakes and the second in baking bread. We might live abroad, but already have to eat, and cooking will help in diverting our meals.

Tomorrow will start by another EVA in which I will take part for the second time, with Louis as leader, Victoria and Xavier.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

14 Février 2017

SOL 2 – Crew 175 : Sol de la saint valentin

 

Rapport du journaliste du 14/02/17 .

Aujourd’hui fut notre premier jour seuls. Même si la mission a commencé hier, nous avions tout de même vu Shannon et ses trois chiens le matin, respiré de l’air frais, senti le soleil nous dorer la nuque… Aujourd’hui fut donc notre premier jour enfermé. Aucune EVA planifiée car les gants n’étaient toujours pas arrivés (le père Noël Shannon est passé ce soir nous les déposer dans le sas matériel, avec les graines et engrais pour le Végidair, notre potager autonome), donc personne n’est sorti de l’habitat. Mais disposer de notre première journée complète nous fut bien utile : nous avons pu lancer nos expériences pour de bon, lancer la routine de mission, et poser les bases pour la suite.

Comme le veut la coutume en devenir, nous avons commencé la journée par une session de sport, plus calme qu’hier, les choses sérieuses étant prévues un jour sur deux. La matinée a commencé par une série de tâches de fond : je suis allé tester les systèmes de survie des sacs à dos, les casques et les talkie-walkie avec Xavier pour nos futures EVA, Victoria, tout en prenant soin de ses plantes dans la serre a cueilli la première laitue, cultivée par nos prédécesseurs, accompagnée de deux braves radis. Simon et Arthur ont travaillé sur le système d’acquisition du ballon, pendant que Louis et Mouâdh programmaient l’EMUI (des lunettes connectées pour simuler un affichage tête haute).

À midi, nous avons eu la chance de déguster notre première salade native martienne, aux côtés de ce qui était supposé être du « premium ham » (jambon de haute qualité si vous n’ayez pas suivi). Encore plus que d’habitude, le contraste était frappant. Tous deux furent assez convaincants en bouche, mais la différence de charisme était marquante : l’une sortait de terre et était plus fraiche que tout ce que nous mangeons régulièrement, l’autre sortait de sa boite de conserve en bloc, finissant de lui donner une allure de pâté pour animal quelconque. Enfin, avant d’arrêter de s’éterniser sur la nourriture : nous avons cuit notre premier pain cet après-midi. Mis à part qu’il ait tenté de s’enfuir de sa machine en triplant de volume, il n’a finalement pas eu notre grâce.

Cet après-midi, nous avons commencé par un briefing de Xavier sur l’utilisation de tout le matériel d’EVA, et sur tous les contrôles d’entretien de la station à faire en sortant, puis continué avec un brainstorming sur notre communication avec l’extérieur, filmé quelques prises, travaillé sur la préparation de nos expériences pour les EVAs futures… En bref, de quoi garder tout le monde occupé.

Pour ma part je suis bien impatient de partir demain pour la première EVA avec trois de mes compères, avec pour but de trouver le bon endroit où enterrer le sismomètre géré par Mouâdh. Mais pour l’instant, je dois vous laisser, je m’en vais apprécier mon diner de saint Valentin réhydraté.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 2 – Crew 175 : Valentine’s Day

Journalist report, 02/14/17 .

Today was our first day lonely: even if yesterday was Sol 1, we saw Shannon and her dogs in the morning, breathed the fresh air, felt the sun… Today was our first day locked in. No EVA was planned for today because of our gloves missing (that arrived late this evening in the engineering airlock, brought by Santa Shannon, along with seeds and fertilizers for our brand new Vegidair, the autonomous vegetable garden), so that nobody left. But this time was precious: we now were able to launch our experiments for real, having lots of time, and being able to spend time together, to set the bases of our routine.

As meant to become usual, we started our day by a sport session, easier that yesterday, real business being planned for every other day. We started the morning by a series of tasks we never had time to do before: I checked with Xavier the life support system, helmets and walkie-talkie for future EVAs, Victoria while taking care of her plants in the greenhab, collected our first lettuce, grown by the previous crew, Simon and Arthur worked on the balloon acquisition system, while Louis and Mouâdh worked on the EMUI (Hud simulation by connected glasses).

For lunch, we enjoyed eating our first native Martian lettuce, along with what was supposed to be “premium ham”. As usual, both were very convincing, talking about taste, even if the contrast of charisma was shocking: one being overly attractive, because of its freshness, the other being stored in a can, just to look more like pet food. Anyway, to end up talking about food, we gave us our first shot in trying to bake bread. It just tried to run away from its bread machine, looking for freedom, after having tripled of volume, but did not manage to escape from us.

This afternoon, we had a briefing with Xavier, our crew engineer, about all the equipment we will use from tomorrow in EVA, and about all the check-ups to do while in it. We also had a brainstorming about the video blog, filmed some shots, worked on the preparation of our experiments for EVAs… To sum up, we now know what to do and are kept busy.

I am very excited about tomorrow, probably like at least the 3 colleagues that will follow me in the first EVA, which goal is to explore the surroundings to find the right place to burry our seismometer, operated by Mouâdh. But for now, I must leave you, to go enjoy our rehydrated Valentine’s dinner…

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

Briefing of Xavier

The first radish

Sweet meal for Valentine’s Day

The bread tries to escape

The first bread

Louis on the Emui

Victoria’s ( secret ) room

13 Février 2017

SOL 1 – Crew 175 : Les choses sérieuses

Rapport du journaliste du 13/02/17.

Aujourd’hui est notre premier Sol, la mission commence à 14h et c’est dans cette optique que nous nous sommes réveillés ce matin : prêts à en découdre. C’est également pour cela que notre réveil théorique fut planifié pour 7h. Comme quiconque me connaissant un minimum l’aurait déjà deviné : je ne fus pas en état de bouger avant 7h30, mais l’intention y était. La journée commença par une session de sport : nous avons tous accompagné Simon dans son programme d’expérience de suivi des performances physiques, profitant de l’occasion pour partager un moment d’effort et ainsi allier sueur et cohésion d’équipe. Xavier et moi avons dû y mettre un peu trop de zèle ou sous-estimer la chose au départ pour au final terminer au-dessus des toilettes avec une bonne nausée, les burpees ayant eu raison de nous. Enfin, une demi-heure plus tard et après un bon petit déjeuner, tout le monde était réveillé, d’aplomb, heureux de s’être enfin un peu dépensé et prêt pour le début de la journée : finir la construction de l’entrée du tunnel, puis prendre les ATVs pour explorer les alentours avant le début de la simulation.

Terminer la construction de notre propre cage fut assez rapide, il ne nous restait principalement que la couverture en plastique à placer. J’ai alors commencé à enfiler ma seconde casquette : celle de journaliste vidéo. J’ai pris mes premières prises ce matin pour constituer une banque d’images qui me servira à constituer un blog vidéo, prévu pour la deuxième semaine de mission. Après quelques photos de groupe, nous nous sommes dépêchés de partir à dos de rover explorer les alentours de la station. Nous sommes allés sur une colline d’où la vue est à couper le souffle, particulièrement par un temps pareil. Cela faisait près de 48h que nous étions arrivés, mais nous n’avions presque jamais pris le temps de contempler les paysages qui nous entourent.

A midi, nous avons mangé notre première viande réhydratée, très loin d’être appétissante, elle ressemblait plus à des croquettes pour animal quelconque de par la vue et l’odorat qu’à un met comestible. Néanmoins, un fois de plus, cuite elle s’est révélées tout à fait convenable. On dirait que les aliments déshydratés perdent surtout beaucoup de leur saveur, si bien qu’une fois bien assaisonnés, ils ne sont pas si terribles. À 13h, nous avons fait notre premier briefing entre nous, où chacun a présenté à tour de rôle ses objectifs individuels et collectifs, ainsi que ses tâches plus en détail au reste de l’équipage. À 14h, le temps était venu de fermer le sas. Le geste était aussi théâtral que symbolique : plus personne n’allait quitter la station sans scaphandre pour les trois semaines à suivre…

L’après-midi débuta par un peu de réarrangement entre les modules, puis chacun parti vaquer à ses occupations, parfois par binôme : Arthur et Louis établirent le premier planning d’EVAs (sorties extravéhiculaires, i.e. en scaphandre, hors de la station), Victoria fit l’inventaire du greenhab, Mouadh monta et testa le sismomètre, Xavier et Simon construisirent un support personnalisé pour le Végidair (le terme personnalisé étant choisi pour une bonne raison, cf photos), et j’ai travaillé toutes les images de ces 3 derniers jours. Une bonne ambiance de travail s’est installée, tout le monde ayant trouvé sa place, et l’échéance des fenêtres de communications de 19h à 21h nous imposant un objectif temporel journalier. Je n’imaginais pas avant de partir que les journées s’écouleraient si vite, et que nous dormirions si facilement…

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 1 – Crew 175 : The real business

Journalist report, 02/13/17.

Today is the first real Sol, mission starts at 2:00 p.m., and it is in this perspective that we woke up this morning: ready to deal with it. That is why the theoretical awakening was at 7:00 a.m. As everybody who knows me would expect, I was unable to simply move before 7:30, but the intention was here. We started the day by a sport session prepared by our crew health and safety officer, Simon, testing his sport program in situ for the first time. He experiments on him the effects of the mission on his physical performances, so that we could not miss joining him for a bit of team building while sweating together. Even if the breakfast was to come, Xavier and I might have done it with a bit too much zeal, being close to throw up at the end of it. Anyway, after a quick breakfast, everybody was happy to have burnt a few calories, and ready for the beginning of the day: finishing the building of the fence, then go out a little with the ATVs to discover the neighbourhood before noon.

Finishing the fence was pretty quick, we mostly had to cover what we built yesterday with plastic, and fix it. I started a new job as a journalist, filming scenes, to start to pile up shots, in order to be able to prepare a video blog, that should be released during the second week. Then, we hurried a little to be able to go out before noon. We reached a beautiful spot where the MDRS was visible. The landscape was really stunning, especially under such a sun, and till our arrival, we never really took the time to pay attention to it.

For lunch, we had our first rehydrated meat, clearly bad-looking, reminding us dog food, and stinking horribly before being boiled, but a new time, it was surprisingly good. Most of rehydrated food just seems to lose most of its taste, but with little spices, it is clearly not that hard to eat. At 1:00 p.m. we had our first briefing on our own, settling our personal and collective goals, informing everyone more precisely about our personal agenda, and determining our first priorities for EVAs. Then, at 2:00, the time had come: we closed the airlock. The scene was theatrical but also meaningful: nobody would ever go out without a space suit during the next 3 weeks…

The afternoon was filled with a bit of arrangement, organising the lower deck, moving stuff between the modules. Then, everybody work on his own, sometimes by pair: Arthur and Louis established a first EVA planning, Victoria listed all plants and equipment from the greenhab, Mouadh assembled and tested the seismometer, Xavier and Simon built a customized (I said customized on purpose) furniture for the Vegidair, and I worked on all the pictures and films we took from the past two days. We now are in a good atmosphere of work, everyone being busy. I did not really imagine that days would last this few before coming…

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175


Panoramic view. Guess where the station is…

The end of the building of the wall makes Mouadh thoughtful..

Victoria marvels at the martian landscape

The end of the tunnel

The whole team

Martian walk

 

Landscape

Louis Maller on the ATV

Calibrating of the sismometer

Support of Vegidair


12 Février 2017

SOL 0 – Crew 175 : La préparation

Rapport du journaliste du 12/02/17 .

Après notre première nuit, premier réveil et premier petit déjeuner martien, nous avons dit au revoir à l’équipage précédent, pour commencer notre première journée seuls dans la station. Celle-ci commença par un long briefing avec Shannon, la directrice de la station, qui déboucha sur notre décision de reporter le début de la simulation de 24 heures pour deux raisons : la première est que la valise contenant le sismomètre et son système d’acquisition avait été emmenée par erreur par nos amis indiens, et que lui courir après risquait d’être une peu chronophage. La seconde est que nous voulions étendre le tunnel reliant le hab, notre module principal, à ses petits frères, pour mieux reproduire l’isolement vis-à-vis de l’extérieur lorsque nous changeons de module.

Après un inventaire couplé au rangement des stocks de nourriture, nous avons pris notre premier repas à base d’aliments réhydratés, qui contre toute attente s’est révélé parfaitement comestible. Je dois pourtant confesser mon scepticisme à la vue de ces pauvres brocolis recroquevillés dans leur boite de conserve dans l’attente du jugement dernier, mais il semble qu’il n’était pas si justifié que cela… L’après-midi a commencé par une initiation au maniement des ATV (les véhicules tout terrains de la station), et s’est rapidement poursuivie par la construction du prolongement du tunnel en grillage, que nous recouvrirons demain de plastique, acheté par Louis Maller et Mouadh. Devant notre mur tout neuf, nous nous sommes sentis obligés de jouer la scène illustrant la phrase si connue : « We need to build a wall, and the Martians are going to pay for it. »

Pendant ce temps, nous commençons à nous sentir chez nous dans la station : chacun a désormais sa chambre, à l’exception de Xavier, qui en bon ingénieur de mission reste au chevet de la citerne sur la mezzanine, nous nous habituons au doux ronronnement de la pompe, faisant occasionnellement trembler tout l’étage en s’activant, chacun commence à prendre son rôle… Tout l’équipage est assez excité à l’approche de la simulation, qui commence demain, mais également très fatigué par le voyage, le décalage horaire ou la récente fin de semestre dont personne n’a vraiment fini de récupérer, alors en attendant plus d’action, tout le monde va au lit de bonne heure !

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL 0 – Crew 175 : The preparation

Journalist report, 02/12/17.

After having spent our first night in the crowded hab, had our first Martian breakfast and said good bye to the previous crew, we started the day by a long briefing with Shannon, the station director. At the end of it we decided to delay the beginning of the simulation by one day for two main reasons: the first one was that one of our suitcase containing the seismometer and its acquisition system (the same one that was lost by the airline company) had been taken by error by the previous crew so that we would have to wait till the evening to get it back, the second being that we wanted to build the ending of the fence that connects the hab to the other modules, in order to stay enclosed while changing of module.

After having organised and listed the food stocks, we had our first meal from rehydrated food, that surprisingly tasted pretty good. To be honest, I was not very confident in the taste of those poor broccolis, I had seen completely dried few minutes ago, but after all, it might not be that horrible to survive here! The afternoon started by an ATV initiation with Shannon, then soon, we started the construction of the fence to end the tunnel, while Louis Maller and Mouadh went to town to buy the plastic to cover our new fence. Standing beyond it, we had to take that picture illustrating the well-known sentence: “We need to build a wall, and the Martians will pay for it”.

Besides, we start to feel at home in the hab: we now have our rooms -except for Xavier, sleeping on the loft, near his water tank as a good crew engineer-, we are accustomed to the water pump, regularly activating and shaking the whole floor at the same time, and are starting to know our roles. Everybody is very excited at the moment, ready for the simulation to officially begin tomorrow evening.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175

« We need to build a wall, and the Martians are going to pay for it. »


11 Février 2017

SOL -1 – Crew 175: Jour d’arrivée

(English version below)

Rapport du journaliste.

Faire un récit exhaustif de toutes nos aventures pour arriver à Grand Junction (l’aéroport le plus proche de la MDRS) serait beaucoup trop long, mais voici quand même quelques anecdotes assez singulières réparties entre les différents protagonistes : une valise a d’abord été oubliée à Londres, pour ensuite être envoyée à Charlotte, en Caroline du Nord (soit à l’opposé des Etats-Unis), nous forçant à la récupérer au dernier moment. Un vol a été retardé de 6 heures pour une défaillance du système de pressurisation, faisant rater une correspondance et gagner une nuit inopinée à Phoenix. Un voyage de 24 heures de San Francisco à Grand Junction -passé aux côtés d’une femme persuadé que la Reine d’Angleterre était une reptilienne mangeuse d’enfants contrôlant la planète à l’aide d’un gaz teintant le ciel à l’aube- a finalement duré 30 heure après que le bus soit tombé en panne au beau milieu du désert…

Enfin, nous voilà tous réunis autour d’un dernier vrai repas à midi à Grand Junction. Après nous être bien amusés à remplir le 4×4 de location -pourtant fort conséquent- jusqu’au toit, il nous fallut y rentrer également, non sans effort, avant de partir pour Hanksville et sa Mars Desert Research Station… Le trajet fut donc folklorique tant par la masse de bagages et d’équipements répartis aussi bien à côté que sur nous, que par le paysage de plus en plus dépaysant, pour finir dans un décor de Western, avec des montagnes abruptes, esseulées au milieu du désert et juste une route pour nous guider.

Pour finir, la voici : la station pointe le bout de son nez derrière une colline gris-ocre, alors que l’on ne l’attendait presque plus, seule construction humaine à des kilomètres à la ronde, perdue dans le désert. Le « grand » hab, et ses enfants le laboratoire, la serre et le télescope. Nous avons passé la soirée avec l’équipage 174, composé de 5 indiens, présents avant nous pendant 2 semaines, pour partager un repas, et se faire briefer sur chacun de nos postes. La journée de demain sera dédiée à notre installation et aux préparatifs finaux, avant le début officiel de la mission de simulation, avec la fermeture du sas, dimanche soir.

Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175

SOL -1 – Crew 175: Arrival Day

Journalist report, 02/11/17

It would be way too long to detail all of the adventures that we had to live to reach Grand Junction, Colorado, the closest city to the MDRS to have an airport. Let me just bring up some of it from different members of the crew: a luggage was forgotten by the airline company in London, then taken to Charlotte (at the opposite of the country to be clear), so that we only were able to pick it up 2 hours before leaving. A flight was delayed by 6 hours due to an air cooling system failure, ending up by the missing of the next flight and in an unexpected night in Phoenix alone. A 24 hours’ bus trip from San Francisco, besides a woman, persuaded that Queen Elisabeth was a reptilian eating children and controlling people amongst with other leaders with a red gas, extended by 6 hours because of an engine failure in the middle of the desert. An arrival at 5 p.m. after a 4 hours’ night…

Anyway, at noon, we were able to share our first meal in Grand Junction together, before leaving for Hanksville and its Mars Desert Research Station. Filling up the SUV with all the seven of us and our luggage was the funny part, spending 3 hours in it was less comfortable: the poor car was crowded to the top and we were all -except the driver- having stuff on or between our knees. But the landscape was for sure worth it. After 1 hour straight, we started to discover western movies like landscapes, with single hills surrounded by desert plains. The road we were following being the only thing reminding us somebody once came here before.

At last, we reached it: the station appeared at the very last moment from beyond a hill, almost unexpected in such a natural landscape. The ‘big’ hab, surrounding its little brothers: the science dome, the greenhab, and the telescope. Then, we spend the end of the day meeting the crew 174, made of 5 welcoming Indian marsonauts, that briefed us about our different tasks, depending on our roles. We will now spend the evening and the night together, then tomorrow, have a whole day off to settle and prepare before the closure of the airlock, on Sunday evening.

Louis MANGIN, crew journalist MDRS 175