Sol 1 - Les choses sérieuses
Aujourd’hui est notre premier Sol, la mission commence à 14h et c’est dans cette optique que nous nous sommes réveillés ce matin : prêts à en découdre. C’est également pour cela que notre réveil théorique fut planifié pour 7h. Comme quiconque me connaissant un minimum l’aurait déjà deviné : je ne fus pas en état de bouger avant 7h30, mais l’intention y était. La journée commença par une session de sport : nous avons tous accompagné Simon dans son programme d’expérience de suivi des performances physiques, profitant de l’occasion pour partager un moment d’effort et ainsi allier sueur et cohésion d’équipe. Xavier et moi avons dû y mettre un peu trop de zèle ou sous-estimer la chose au départ pour au final terminer au-dessus des toilettes avec une bonne nausée, les burpees ayant eu raison de nous. Enfin, une demi-heure plus tard et après un bon petit déjeuner, tout le monde était réveillé, d’aplomb, heureux de s’être enfin un peu dépensé et prêt pour le début de la journée : finir la construction de l’entrée du tunnel, puis prendre les ATVs pour explorer les alentours avant le début de la simulation.
Terminer la construction de notre propre cage fut assez rapide, il ne nous restait principalement que la couverture en plastique à placer. J’ai alors commencé à enfiler ma seconde casquette : celle de journaliste vidéo. J’ai pris mes premières prises ce matin pour constituer une banque d’images qui me servira à constituer un blog vidéo, prévu pour la deuxième semaine de mission. Après quelques photos de groupe, nous nous sommes dépêchés de partir à dos de rover explorer les alentours de la station. Nous sommes allés sur une colline d’où la vue est à couper le souffle, particulièrement par un temps pareil. Cela faisait près de 48h que nous étions arrivés, mais nous n’avions presque jamais pris le temps de contempler les paysages qui nous entourent.
A midi, nous avons mangé notre première viande réhydratée, très loin d’être appétissante, elle ressemblait plus à des croquettes pour animal quelconque de par la vue et l’odorat qu’à un met comestible. Néanmoins, un fois de plus, cuite elle s’est révélées tout à fait convenable. On dirait que les aliments déshydratés perdent surtout beaucoup de leur saveur, si bien qu’une fois bien assaisonnés, ils ne sont pas si terribles. À 13h, nous avons fait notre premier briefing entre nous, où chacun a présenté à tour de rôle ses objectifs individuels et collectifs, ainsi que ses tâches plus en détail au reste de l’équipage. À 14h, le temps était venu de fermer le sas. Le geste était aussi théâtral que symbolique : plus personne n’allait quitter la station sans scaphandre pour les trois semaines à suivre…
L’après-midi débuta par un peu de réarrangement entre les modules, puis chacun parti vaquer à ses occupations, parfois par binôme : Arthur et Louis établirent le premier planning d’EVAs (sorties extravéhiculaires, i.e. en scaphandre, hors de la station), Victoria fit l’inventaire du greenhab, Mouadh monta et testa le sismomètre, Xavier et Simon construisirent un support personnalisé pour le Végidair (le terme personnalisé étant choisi pour une bonne raison, cf photos), et j’ai travaillé toutes les images de ces 3 derniers jours. Une bonne ambiance de travail s’est installée, tout le monde ayant trouvé sa place, et l’échéance des fenêtres de communications de 19h à 21h nous imposant un objectif temporel journalier. Je n’imaginais pas avant de partir que les journées s’écouleraient si vite, et que nous dormirions si facilement…
La fin de la construction du mur rend Mouadh quelque peu perplexe..
Victoria admirant les paysages martiens
Fin de la constuction du tunnel
Louis MANGIN