1er Mars 2017
SOL 17 – Crew 175 : Vole en paix petit ballon
Rapport du journaliste du 01/03/17.
L’EVA d’aujourd’hui était consacrée au ballon atmosphérique. Après avoir été cloué au sol pendant des jours à cause du vent, nous avions enfin trouvé dans les 24 heures à venir un créneau pour l’abandonner dans sa zone dédiée, sous nos yeux, juste devant la station. Il devait rester une journée entière attaché au sol, à prendre des relevés atmosphériques, oscillant selon la température, venant se poser une fois la nuit tombée, dans une zone où il n’était pas censé rencontrer trop d’obstacles, avant de redécoller au matin. Simon avait cette fois-ci fixé la caméra au côté de la nacelle, pour tenter d’avoir une image chanceuse de la station vue d’au-dessus.
Le gonflage
Mouâdh, Simon, Arthur et Louis, le photographe du jour, sont donc partis à 9h à pied de la station pour déployer le ballon. Après avoir attaché correctement sa corde au sol, la phase la plus technique commence : trois marsonautes doivent courir en maintenant la nacelle et le ballon ouvert pour le remplir d’air. Le début fut difficile, mais après une demi-heure, le ballon commença à s’élever, pour rapidement rejoindre son altitude maximale. C’est à ce moment que nous avons été chanceux : la caméra prit une vue panoramique de la station absolument magnifique, à plus de 50 m de haut. Le ballon étant déployé, l’équipe partit à l’ascension de la colline voisine, pour surplomber la zone, et ainsi surveiller notre protégé d’en haut. Vers 11h, en rentrant, l’équipe récupéra la caméra du ballon ayant perdu de l’altitude, ne lui laissant que son système d’acquisition pour la suite.
Le ballon prenant de l’altitude
L’équipe vue du dessus
Panorama de la station
Ce n’est qu’après le déjeuner que nous avons remarqué son absence. Nous devions normalement pouvoir l’apercevoir depuis la station, mais il manquait à l’appel. Toujours aucun signe de présence durant toute l’après-midi. Plusieurs scénarios sont alors imaginables, et la réponse ne pourra être donnée que demain au mieux. Il est possible que le ballon se soit déchiré, provoquant une fuite, il se serait alors dégonflé, et serait tombé à un endroit invisible depuis la station. La corde a pu se rompre, par frottement contre un des rochers servant à lester sa base. Il serait alors perdu pour de bon. La nacelle peut elle aussi avoir cédé, n’étant faite que de carton pour minimiser le poids de l’ensemble, nous pourrions alors peut-être la retrouver ainsi que ses instruments, mais probablement pas la toile. De toute façon, même si la nouvelle n’est pas particulièrement joyeuse, nous avons un second ballon identique, prévu justement pour ce genre d’éventualités, et le matériel à bord n’est pas du tout hors de prix (une fois la caméra retirée).
Pour finir, j’ai passé la soirée d’hier avec Mouâdh à l’observatoire, profitant de l’occasion pour tourner des plans du télescope en action pour la vidéo, et pour en apprendre un peu plus sur l’astronomie, tout en observant la nébuleuse d’Orion ou les lunes de Jupiter. J’avais également emmené le reflex, pour m’essayer aux photos de ciel, que j’ai prises tout en mourant de froid, à surveiller mes prises, dans la nuit du désert. A défaut d’avoir créé des œuvres d’art, j’ai vérifié une chose toujours aussi importante : la Terre tourne.
Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175