15 Février 2017
SOL 3 – Crew 175 : Premiers pas dehors
Rapport du journaliste du 15/02/17 .
Aujourd’hui fut le jour de notre première EVA. Je suis sorti avec Arthur, notre commandant, et EVA leader du jour, Simon, et Mouâdh. Nous avions deux objectifs : trouver un endroit adéquat pour enterrer le sismomètre, et tester le ballon pour la première fois en situation. L’EVA était planifiée de 9h à midi, et pour ne pas commencer en retard, nous avons débuté tôt la préparation après nos traditionnels sport et petit déjeuner.
S’habiller pour la sortie fut beaucoup plus long et complexe que je ne le pensais. Tout ce qui paraissait trivial avant devenait problématique. Un exemple comme un autre : fixer l’oreillette de la radio à sa tête pour être certain qu’elle restera en place. La communication en scaphandre sans radio ne se faisant que par mimes, l’attacher correctement nous évitera de transformer une EVA sérieuse en Time’s-up. Il y eut alors plusieurs écoles (cf photo) : l’approche simplissime de Mouâdh et son bonnet, l’approche débrouillarde d’Arthur et sa lampe frontale, l’approche ingénieur de Simon et son diadème en papier à bulles sur mesure, et la mienne, plus pragmatique : du scotch. Pour finir, la fine équipe s’est engouffrée dans le sas avec trois petites minutes de retard. Correct pour une première.
Nos premiers pas à l’extérieur furent assez déroutants. Impossible de voir ses pieds, le sac et son système de ventilation sont très lourds, les gants nous empêchent de réaliser tout mouvement précis, la buée s’accumule très vite sur la vitre du casque… Nous avons commencé par une succession de contrôles autour de la station (niveau d’eau, essence, charge des rovers, etc), guidés par radio par Xavier, ingénieur de l’équipage, puis sommes partis en rover par binôme. Très vite, j’ai réalisé qu’avoir autour du cou une caméra et un réflexe encombrants me pénalisaient encore plus. Prendre des photos s’est également révélé particulièrement compliqué, la buée me cachant la vue et l’équipement restreignant mes gestes. J’ai donc dû prendre plus de la moitié de mes photos à l’aveugle, avec des résultats parfois surprenants.
Après un rapide trajet, nous sommes arrivés sur une plaine et avons déployé le ballon. L’expérience s’est particulièrement bien déroulée pour un premier essai. Monté aussi haut que ses 90 mètres de corde le lui permettaient, le ballon nous donna relevés atmosphériques et images époustouflantes. Nous n’avions simplement pas anticipé que le vent soufflerait entre 20 et 40 mètres du sol, emmenant alors notre protégé dériver de manière imprévue. Non loin d’ici, dans le lit d’une rivière à sec, nous avons trouvé un emplacement approprié au déploiement du sismomètre, et creusé la majeure partie du trou dans lequel nous le déposerons lors d’une sortie future.
Pendant ce temps, dans le hab, Victoria a pu commencer la culture du Végidair grâce aux graines et engrais récemment arrivés, Louis, rejoint ensuite par Simon, nous a préparé les premières tournées de pain et de pancakes, pendant que Xavier imaginait une nouvelle expérience de simulation de gestion de crise, à réaliser lors des prochaines EVAs. Demain, l’aventure continue avec une nouvelle sortie matinale à laquelle je participerai de nouveau, accompagné cette fois-ci de Louis, Victoria et Xavier.
Louis MANGIN, journaliste de mission MDRS 175
2 commentaires
bon anniversaire a louis. ‘