Sol 7 – A la fin de l’Hiver, nettoyage de Printemps…
« “Nous ne ruinerons pas Mars,” dit le capitaine. “Elle est bien trop grande et bien trop belle.” “Vous croyez cela? Pourtant, nous autres terriens avons un talent pour ruiner les choses grandes et belles.” »
Chronique n°7 des Chroniques Martiennes de Ray Bradbury

Après avoir dansé, ri et chanté à cœur joie et joué aux cartes au soir du Sol 6, nous nous sommes autorisés une petite grasse matinée : lever 8h30 ! Corentin avait préparer une séance de sport intense pour un redémarrage à neuf. Nous avons adoré nous donner à fond et repousser nos limites en nombre de pompes et tractions et en temps de gainage. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas fait de sport dans le but de véritablement nous mettre à terre !

Les dimanches à la MDRS sont aussi synonymes de nettoyage : Après avoir dégusté (englouti) des pancakes pour le petit-déjeuner, nous étions déterminés à ranger et briquer le Hab pour tout faire briller. Après deux EVA très techniques, le Lower Deck avait grand besoin d’être réorganisé et la cuisine nous a donné l’occasion de réaliser la deuxième séance de sport de la journée. Nous sommes très fiers de n’avoir utilisé que 4 litres d’eau pour une vaisselle inhabituellement imposante ! Depuis le début de la mission, nous avons réussi à ne dépenser que très peu d’eau, en n’utilisant, en moyenne, que 8 litres par équipier par jour (contre environ 150 litres pour un Français moyen !). Dès 15h, le Hab était comme neuf, et chacun put se détendre : Quentin et Alexandre jouèrent aux échecs, Alice fabriqua une nouvelle corde à sauter pour les séances de sport, et Corentin et Jérémy installèrent deux drapeaux dans le Hab : celui des Nations Unies et le drapeau de l’Humanité. A côté de ce dernier, nous avons placé le tableau sur lequel nous écrivons des citations depuis le début de la mission. Aujourd’hui : « Les rêves ne sont pas ce qui nous arrive en dormant. Les véritables rêves sont ceux qui nous gardent éveillés. » A méditer !
A l’étage du Hab, inhabituellement silencieux, avec seulement quelques bruits de voix et de musique filtrant à travers les portes des chambres, Alexandre regardait par la fenêtre et me fit remarquer à quelle point Mars était belle à cette heure ; les montagnes au loin et les dernières langues de neige réverbéraient la teinte rose du crépuscule. Je me suis alors souvenue de ce que j’avais laissé derrière moi en m’embarquant pour cette mission : une Terre maltraitée, abîmée, victime de l’irrespect et du manque de responsabilité de ses habitants. Que cette mission et la citation de Bradbury soient un rappel pour moi et pour nous tous que la protection de notre Planète Bleue doit être notre priorité!
Marie Delaroche