Hier était le jour des grandes premières, aujourd’hui il faut avancer, pour devenir de « vrais » martionautes. Même si nous n’avons pas encore tout vu, certaines choses commencent à devenir familières…
Nous nous sommes tous levés à 6h45, pour être prêts lors de la session de sport à 7h00. Notre première tous ensemble ! Valentine avait préparé un entraînement orienté « cardio », qui nous a bien… secoué. Mais nous dirons que c’est normal pour une première session (l’équipage 240 avait fait le même genre d’observations dans le premier rapport de Pierre – le journaliste – il y a un mois).
Quoiqu’il en soit, ça reste un bon moment de cohésion, c’est très appréciable pour commencer la journée !
Ensuite, le petit-déjeuner était plutôt similaire au précédent, soigneusement préparé par deux membres de l’équipage. Ce fut un repas bien copieux pour 4 des nouveaux martionautes qui devaient se préparer pour l’épreuve du jour : la première sortie extravéhiculaire.
Celle-ci avait plusieurs objectifs : premièrement, s’habituer aux combinaisons, au protocole de communication, au système de binôme… Cela peut paraître une formalité pour certains, mais sachez que sur le terrain, ça n’est pas le cas, même pour des personnes qui s’y sont mentalement préparé pendant un an ! Deuxièmement, pour faire un état des lieux de l’expérience atmosphérique, laissée sur place par l’équipage 240 : la station météo, le LOAC (un compteur d’aérosol très pratique), le moulin à champ… Là, nous avons eu quelques surprises, et donc revu nos plans pour la sortie : il sera plus pratique de réaliser des réparations à l'intérieur de la station. Nous devrons pouvoir reprendre le suivi atmosphérique dans les prochains jours.
Finalement, dans le but de faire un premier test du Hololens sur le terrain, j’ai été désigné pour porter les lunettes durant la sortie, et bénéficier de l’aide en réalité augmentée. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Les lunettes sont tombées progressivement au cours de l’EVA, à un tel point qu’au moment de démarrer cette phase, j’étais à moitié aveuglé par les montants… J’ai dû les laisser complètement tomber autour de mon cou (ma seule manière d’agir avec le scaphandre) pour retrouver une vue correcte et nous avons écourté la sortie. Note pour le futur : améliorer la fixation des lunettes pour qu’elles se maintiennent correctement tout au long de nos sorties. Affaire à suivre !
Les repas sont toujours de grands moments de discussion. On y parle de beaucoup de choses, autant de notre « ancienne » vie terrestre que de notre nouvelle vie martienne. Mais dernièrement, le thème du rationnement de la nourriture revient fréquemment : nous avons ici tout notre stock de nourriture pour les 3 prochaines semaines, alors comment le gérer pour nourrir correctement tout l’équipage, sans être trop drastique ou négligeant ? Et par-dessus tout, faire en sorte que cela reste digeste (voire un plaisir) tous les jours ? Certains d’entre nous sont plus cuisiniers que d’autres (certainement pas moi…), alors ils mènent la discussion pour résoudre ce casse-tête (et je les en remercie énormément !).
Cette après-midi était plutôt similaire à la précédente. Chacun était occupé à lancer des expériences dans les différentes pièces de la station : ScienceDome, GreenHab, Upper et Lower Deck du Hab… Et tout s’est déroulé comme prévu !
Autrement, en tant que journaliste de bord, j’aimerais vous permettre à vous, lecteur, de connaître un peu mieux les coéquipiers avec qui je partage mes journées ici. Pour ce faire, je me permettrais certains jours, de leurs poser des questions sur différents sujets, et de vous partager leurs réponses.
Ma question du jour est :
Pourquoi es-tu là ?
Mathéo n’a pas hésité une seconde, il veut clairement faire un premier pas dans la vie d’astronaute. Il considère cette mission MDRS comme une opportunité de se rapprocher de son rêve.
Pour Marine, la recherche fait partie de sa vie, et espère en faire son métier. Ce projet est une manière concrète et originale de faire un pas dans la recherche, alors elle s’y est grandement investie !
Léa a également une idée claire de ses motivations. L’aspect opérationnel des missions habitées, c’est ce qui lui plaît, et les missions analogues forment un outil efficace pour en comprendre l’ampleur.
Quant à Elena, elle souhaite travailler dans les missions habitées. Pour être une bonne ingénieure et conceptrice, il faut penser comme une astronaute, alors elle prend cette mission comme une opportunité de marcher dans les pas des astronautes !
Nicolas Wattelle