19 Février 2018
SOL 1 – Crew 189 : Un petit pas sur Mars
Rapport du journaliste,
L’ambiance était à la fête à l’étage du Hab pour cette première soirée de la mission : si nous n’avions pas pu fêter l’anniversaire de Louis le jour même à cause de l’enchaînement des événements, nous nous étions rattrapés ce soir, et Victoria avait même cuisiné un gâteau au chocolat pour l’occasion ! Nos deux commandants furent ensuite les instigateurs d’un petit tourde table, afin de savoir ce que chacun attendait de la mission, et quelles étaient nos envies et appréhensions. Après cette longue discussion, il était tempspour tous d’aller dormir, à l’exception de Louis qui allait nous préparer une séance de sport aux petits oignons le lendemain matin.
Et pour du sport, ce fut du sport. Entre Laurent qui a commencé à sentir la nausée monter au milieu d’une série de crunchs, et Gabriel qui aurait sûrement rendu son petit déjeuner si nous l’avions pris avant la séance, l’ambiance n’était plus vraiment très festive. Alors que l’équipage commençait à se sentir KO, le petit déjeuner fut vraiment une délivrance après une telle dépense d’énergie. Remis d’aplomb, l’équipage était enfin d’attaque pour terminer la préparation des expériences dans la matinée, afin d’être parés pour la première EVA (sortie extra-véhiculaire) qui aura lieu dès l’après-midi.
Laurent, Jérémy, notre commandant Louis et moi-même avons donc été les premiers à quitter le Hab. L’EVA se décomposait en deux tâches principales : explorer les alentours de la base, et trouver des endroits où déployer les expériences de Jérémy et Gabriel, qui nécessitent des conditions climatiques particulières. Après avoir difficilement enfilé nos combinaisons, radios et casques, il était l’heure de saluer Victoria, Gabriel et Benoît et d’entrer dans le sas de pressurisation. 3 minutes plus tard, nous pouvions ouvrir la porte, et nous découvrions enfin le paysage martien. Restait 2 marches à descendre, et j’ai eu la chance d’être le premier à fouler cette nouvelle terre.
Après avoir accompli quelques tâches mineures autour du Hab, nous pouvions chevaucher les rovers et nous éloigner de la station. Nous nous sommes arrêtés plusieurs fois au bord de la route afin de rechercher l’endroit parfait pour déposer les instruments de mesures des diverses expériences, aussi un rocher en forme de champignon pour supporter nos camarades de l’ISAE-SUPAERO sélectionnés pour passer devant Julien Lepers. Nous nous sommes éloignés un peu plus dans la dernière partie de l’EVA : nous avons décidé d’escalader le plateau qui surplombait la station, afin de bénéficier d’une vue globale sur la région. Et la vue valait le coup, même si j’ai failli perdre un de mes poumons pour y parvenir … Et alors que Jérémy prenait quelques dernières photos, Louis semblait avoir quelques difficultés à se remémorer le chemin du retour vers les rovers, qui a donc pris un peu plus de temps que prévu. L’EVA touchait à sa fin, et nous étions à nouveau sur la route du Hab, aveuglés par la buée sur nos casques et frigorifiés par le vent qui s’inflitrait sous nos combinaisons.
Nous sommes donc rentrés dans le sas, avons attendu la pressurisation, et nous sommes finalement rentrés dans le Hab, où nous avons enfin pu retirer nos combinaisons humides. Une chose était sûre, le sommeil ne sera pas dur à trouver après cette journée éprouvante !
Alexandre Martin, journaliste du Crew 189.