Traduisez : « Bien reçu ! ». Nous avons enfin réalisé un contact avec une autre base Martienne (le radio club de Toulouse en France) ! En fait, nous avons entendu leurs signaux, mais nous ne sommes pas encore sûrs d’avoir été entendu… Le Soleil a été gentil avec nous durant les derniers jours, et a assez chargé l’ionosphère pour permettre la propagation !
Le protocole établi utilise 3 modes de modulation (manières de transformer l’onde pour envoyer un message avec) avec des noms qui peuvent en effrayer certains : FT8, CW, SSB. Ici encore, traduisez « mode digital » (décodable avec un ordinateur), « mode MORSE », et « mode vocal ». Sur le papier, on maximise nos chances de réaliser un contact avec le premier mode mais on ne peut pas envoyer beaucoup d’informations dans chaque message, et le dernier est le plus incertain mais facilite grandement la communication. Nous avons essayé deux gammes de fréquences, celle de 21MHz et celle de 28MHz. On ne sait pas encore pourquoi, mais aujourd’hui le MORSE a été le plus efficace, même le seul à fonctionner, et nous avons finalement entendu quelque chose (rappelez-vous du silence lors du Sol 5) ! Valentine et moi, avons été très enthousiastes lorsque dans la phase d’écoute nous avons découvert nos indicatifs (KK7DAC et KK7DAE, de charmants noms), suivi par celui du radio club (F5KSE), dans une trame envoyée vers 9h17 heure locale de l’Utah. Rendez-vous compte : il y a 3 semaines, nous avons mis environ 13 heures en avion pour venir à la MDRS depuis la France ; et maintenant, à la vitesse de la lumière (quasiment), nos ondes ont mis un temps de l’ordre du centième de seconde pour réaliser le même trajet et délivrer un message (sans intermédiaire, sans satellite, sans internet, sans câble…). C’est vraiment appréciable de voir que la physique que nous apprenons dans nos études fonctionne effectivement, dans une expérience amateure à grande échelle ! On espère avoir autant (voire plus) de chance jeudi prochain, quand nous tenterons la liaison pour une dernière fois, toujours en utilisant du matériel Zenith Antenne et ICOM.
Allô la Terre, ici Mars
Dans notre étude de propagation nous avons donc observé de très bonnes conditions ce matin, mais le vent qui s’est levé vers midi a significativement désorienté notre antenne, et celle-ci nécessite maintenant d’être replacée correctement au cours d’une EVA… La météo ne peut pas être toujours de notre côté…
Une météo martienne capricieuse
A ce sujet, à cause de la probabilité de pluie ce matin, nous n’avons pas pu mener la sortie géologie qui était prévue. Alors, notre journée a dû être réorganisée. Certains d’entre nous en ont profité pour se reposer, car ces temps-ci dans la station, nous avons tous des moments de fatigue. Mathéo et Cerise ont décidé de faire des cookies pour tout l’équipage, ce qui nous a tous mis de bonne humeur ! Photos à suivre…
Hier soir, juste après avoir fini d’écrire mon rapport, nous avons réalisé (et un peu subi) un exercice original. Valentine a monté un exercice de protocole d’urgence, à l’intérieur du Hab. La situation était : le module est troué, l’air s’enfuit, la pression diminue. Comment réagir ? Nous avons suivi un protocole élaboré par une classe du Collège Nougaro à Toulouse, avec qui nous avons collaboré durant les derniers mois. Pas besoin de s’inquiéter, cela c’est (plutôt) bien passé. Nous devons avouer, la première minute a surtout été marquée par notre désorganisation, mais nous avons malgré tout réussi à appliquer le protocole à temps, et tout le monde a bien fini sain et sauf. C’était très intéressant !