Contre toute attente, la météo de ce matin a été superbe. Un gentil et chaud soleil nous attendait au réveil. Le vent soufflait doucement, mais rien de comparable à ce qui avait été annoncé. Mars est pleine de surprises.
Alors, nous avons eu l’autorisation de sortir et de réaliser la sortie géologie annulée de la veille. Nous en avons même profité pour réaliser de la maintenance sur l’antenne HF, changer les batteries à l’extérieur, et remettre le LOAC en place (que nous avions enlevé la veille par précaution, au cas où la neige se serait effectivement invitée…). Au final, c’était donc une EVA chargée, d’autant plus que l’endroit visé pour la géologie était « White Moon », situé bien au-delà de tous les endroits où nous avons pu réaliser des sorties jusqu’à présent. Nous avons donc pris un petit-déjeuner copieux, précautionneusement préparé nos affaires, et quitté le Hab pour cette aventure matinale.
Nous étions quatre, Cerise, Marine, Léa et moi-même, en direction du Nord, et cela s’est bien passé. Contents des relevés géologiques réalisés, et des nouveaux paysages découverts, saisissants…
Cela ne ressemblait pas à un dimanche « classique » pour un équipage Supaérien, c’était plus comme un mélange entre un jour de repos et un jour de travail (car nous nous étions déjà reposés la veille). Elena a traité des données de l’expérience Téléop (celle où les martionautes de l’équipage téléopèrent des rovers dans différentes positions) et cuisiné, Valentine a rangé le rez-de-chaussée du Hab et fait du dessin, Cerise est sortie ce matin, a ajusté le planning et tricoté durant l’après-midi… En résumé, c’était du travail dans une ambiance relâchée !
La plupart d’entre nous ont passé une nuit réparatrice (et nécessitée), le réveil était plus doux que les autres jours. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : nous avons un suivi complet de nos nuits grâce aux bandeaux DREEM. Ces appareils sont très faciles à utiliser et très efficaces dans le cadre de notre projet ! Nous avons simplement besoin de les mettre sur nos têtes avant d’aller dormir (comme le fait très bien Cerise sur la photo), et ensuite ils analysent nos ondes cérébrales, notre rythme cardiaque, notre cadence de respiration, et même nos mouvements détaillés au cours de la nuit (vous seriez impressionnés de découvrir à quel point une personne bouge durant son sommeil…) !
Ils nous permettent un accès aux durées et proportions des phases de sommeil : profond, léger, paradoxal… Ce qui nous intéresse, c’est de voir comment ces données évoluent tout au long d’une mission comme la nôtre, et aussi garder un œil dessus et prendre des mesures (réorganisation du planning, exercices de relaxation, siestes…) si besoin. Ces données sont donc utiles pour permettre à notre travail d’avancer efficacement.
Vous vous demandez peut-être s’il est possible de dormir correctement avec : absolument, ils sont très peu invasifs, après deux ou trois nuits d’accommodation (ce que nous avons fait quelques semaines avant notre mission), ont ne les sent quasiment plus. On peut faire tranquillement de beaux rêves !
Nicolas Wattelle