Bonjour à toutes et à tous ! Dans le rapport d’aujourd’hui nous allons parler de la préparation de cette mission Martienne !
Je ne vais pas énormément vous parler de ce qu’il s’est passé pendant ce Sol 13 pour deux raisons.
- C’est dimanche par conséquent la journée ne sera pas très remplie.
- C’est dimanche par conséquent j’aimerais bien pouvoir en profiter pour me reposer au moins l’après-midi. Merci d’avance pour votre compréhension.
Néanmoins, je peux quand même vous parler de ce qu’il s’est passé ce matin !
Comme vous le savez maintenant, même le dimanche, il y a du travail à faire sur Mars. Il fallait ce matin, comme tous les jours, changer la batterie du LOAC. Cette fois, c’est Marion et Clément qui se sont héroïquement portés volontaires. Ils en ont d’ailleurs profité pour installer deux nouveaux instruments : PurpleAir et le moulin à champ. Depuis la fenêtre du Hab, j’ai suivi l’installation avec des jumelles et ils ont fait du très bon travail. Ils ont réussi à installer les deux nouveaux instruments malgré le peu de dextérité qu’ils avaient avec les gants et la combinaison spatiale. Nous allons maintenant pouvoir commencer à récolter des données pour le CNRS grâce à eux.

Après cette matinée intense, du moins pour nos deux héros, nous allons finalement manger le repas que tout le monde attend depuis le début de la mission : les Burgers Martiens. Notre commandant a déjà commencé à faire les pains et l’odeur donne déjà très envie. Nous allons faire les steaks à partir de bœuf déshydraté, de carottes et de tomates. Nous ajouterons même une touche de fraîcheur avec des tomates cerises fraîchement récoltées au GreenHab. Même Philippe Etchebest n’a jamais goûté des burgers de ce calibre. Nous espérons ne pas finir dans un épisode de Cauchemar en Cuisine mais pour l’instant aucun risque !

Burger martien
Maintenant, parlons de la préparation de cette mission Martienne.
Comme certains d’entre vous le savent déjà peut-être, nous préparons cette mission depuis deux ans déjà. La préparation était censée ne durer qu’un an mais l’an dernier, à cause du Covid, nous n’avons pas pu décoller vers Mars. Ce fût très dur à accepter mais nous avons heureusement réussi à décaler la mission à cette année !
Commençons par là où tout a commencé. En décembre 2019 nous avons été sélectionnés pour former l’équipage MDRS 240. C’est un jury composé d’anciens membres d’équipage MDRS et de professeurs de l’ISAE-SUPAERO qui nous ont choisi et attribué nos rôles après un entretien.
Après cette sélection, nous avons commencé à préparer la mission. Il y avait, de mon point de vue 3 grands objectifs.
- Trouver des sponsors et réunir les 20000€ nécessaires à la réalisation de cette mission. Cette partie fût assez compliquée pour nous car nous n’avions à cette époque aucune expérience dans ce domaine. Mais nous avons appris. Nous avons envoyé des mails à des entreprises, nous les avons appelés et parfois ils ont accepté de nous soutenir dans cette aventure. Voici une liste de celles qui ont accepté de nous aider financièrement. Cette liste ne comprend pas les laboratoires qui nous ont financé pour emmener avec nous leurs expériences, nous en parlerons plus tard.
- Le CNES, le Centre National d’Etudes Spatiales. Nous avons travaillé avec eux pour faire de la vulgarisation dans le cadre du Club Mars.
- Parrot, le constructeur de drones français. Ils nous ont également prêté deux drones ANAFI que nous utilisons pour mon expérience de cartographie par drone.
- L’Association des Elèves de l’ISAE-SUPAERO qui a accepté de nous soutenir via le Club Mars.
- La Fondation de l’ISAE-SUPAERO, qui est toujours prête à soutenir les projets étudiants.
- Sahut-Conreur, une entreprise française qui s’intéresse à l’utilisation de l’impression 3D pour des usages en métallurgie.
- Acticity, une association qui œuvre pour l’éducation des jeunes
- Planète Mars, la branche française de la Mars Society qui promeut l’exploration humaine de Mars.
- La Société générale est une banque française partenaire de l’Association des Elèves de notre école qui est toujours partante pour soutenir des projets étudiants.
- Trouver des expériences à emmener avec nous sur Mars. Cette partie est très importante car il n’y aurait aucun intérêt à aller sur Mars sans expérience pertinente à faire là-bas. Nous avons donc fait nos recherches et nous avons réunies des expériences que nous trouvons pertinentes dans le contexte d’une simulation de vie martienne. Ce fût vraiment intéressant et formateur d’échanger avec des chercheurs et des professionnels afin de mettre en place des procédures pour la mission. Nous avons donc maintenant plein d’expériences passionnantes à vous faire découvrir dans nos épisodes de « Gros plan sur ». Certains ont décidé de nous soutenir financièrement pour emmener leur expérience.
- Le SacLab de l’ISAE-SUPAERO pour l’expérience TELEOP
- Le CNRS pour les expériences atmosphériques LOAC, PurpleAir, Moulin à champ et Mega-ARES
- L’Université de Lorraine pour l’expérience de facteurs humain qui comprend le terrible « test des formes »
- Et le dernier objectif, mais pas des moindres : devenir un équipage à part entière. Ceci inclut trois choses :
- Apprendre à se connaître
- Apprendre à travailler ensemble
- Apprendre à se fier les uns aux autres dans notre travail
Apprendre ceci, c’est extrêmement important quand on planifie de partir sur une autre planète avec six autres personnes que l’on ne connaît pas encore si bien. Pour accomplir cet objectif, nous nous réunissions chaque semaine pendant deux ans. Encore une fois, la Covid a tout compliqué, et quasiment toutes ces réunions se faisaient par Zoom. En dépit de cela, je pense que l’on a quand même réussi à créer un esprit d’équipe, et je trouve que nous sommes maintenant tous de très bons amis !
Ces préparatifs étaient comme un marathon, et il était crucial de rester concentré pendant deux ans sans interruption, sans jamais perdre sa motivation. La seconde année, après le report de la mission, était la plus dure. C’était dur de se remettre au travail sur une mission qui était déjà préparée jusqu’au bout. En plus de cela, les frontières entre l’Europe et les USA étaient toujours fermées, donc nous étions en train de travailler pour une mission alors que l’on n’était toujours pas sûrs de pouvoir

Tâches noires solaire observé par l'astronome
