21 Février 2018
SOL 3 – Crew 189 : Alerte à la bombe (virtuelle)
Rapport du journaliste,
Comme d’habitude, Louis a été le dernier à se sortir du lit ce matin, ce qui ne l’a en revanche pas empêché d’être bouillant pour la séance de sport, muni de son magnifique maillot rose fluo qui aurait été du plus bel effet aux côtés du legging flashy de Gabriel. Ce dernier ne l’a cependant pas sorti, évitant à nos yeux fragiles une saturation de couleurs vives de bon matin. Après avoir ainsi une fois de plus aggravé nos courbatures, nous pouvions enfin déguster nos pancakes faits maison, accompagnés d’un peu de ce concentré de gras que les Américains appellent beurre de cacahouète.
Après cet apport calorique apprécié, nous étions parés pour l’EVA d’aujourd’hui ! Benoît, Laurent, Louis et moi-même formions l’équipe appelée à quitter la station pour un départ prévu à 9h30, chargés du LOAC réparé depuis la veille. Notre première tâche paraissait facile : jeter les eaux usées. Mais la nuit a dû être fraiche dehors, car l’eau était complètement gelée ! Quelques coups de pieds bien sentis plus tard, nous avons finalement réussi à la retirer du seau. Il était alors temps d’enfourcher le rover et les quads en direction du lieu de pose du LOAC, où nous pourrions finalement l’installer. Cependant, tandis qu’il connectait l’alimentation, Louis a créé un court-circuit en touchant deux câbles, et a ainsi effectué un hommage particulier à Johnny Hallyday en allumant le feu dans le LOAC. Plus de peur que de mal pour nous, puisque la flamme s’est éteinte très vite. En revanche, l’alimentation du LOAC était à nouveau détériorée et devait donc repasser par la case réparation dans la station.
Après un petit aller-retour pour le déposer, nous avons basculé sur la deuxième partie de l’EVA : l’exploration. Munis de notre plus belle banderole de l’ISAE-Supaero, nous avons roulé jusqu’à une zone inexplorée jusqu’ici. Mais même si nous avons pu prendre de belles photos, l’association cactus et déjections animales fossilisées n’était pas vraiment du meilleur effet pour la mission, et en tenant compte de la buée qui commençait à envahir les casques de Laurent et Louis, nous avons décidé de rentrer à la base, et d’achever l’EVA.
Après le déjeuner, Louis nous a annoncé les premiers chiffres de consommation d’eau : d’après ses calculs, nous buvons à peu près 3,2 litres d’eau par jour chacun, ce qui peut paraître conséquent, mais qui au vu de notre alimentation majoritairement déshydratée n’est finalement pas si étonnant. L’équipage était légèrement sous le coup de la fatigue en ce début d’après-midi, et la plupart se sont retirés dans leur chambre pour faire une petite sieste. Mention spéciale à Gabriel qui voulait juste « faire une petite pause » dans son grenier et dont les ronflements s’entendaient dans tout le Hab 5 minutes plus tard. Plus tard, il était temps pour lui de lancer son expérience de facteurs humains : en nous faisant jouer à « Keep talking and nobody explodes », où l’un des joueurs doit désamorcer une bombe tandis que 2 autres détiennent le manuel nécessaire à la résolution, il nous enregistrait afin d’analyser nos réactions en situation de stress. Benoît et moi portions le lourd fardeau d’être les premiers à effectuer le désamorçage, mais grâce à l’aide de notre équipe nous avons réussi à résoudre la plupart des cas. Pendant ce temps-là, piqué au vif par son échec de la veille, Louis mit tout son cœur dans la préparation d’un nouveau pain, qu’il accueillit par des mots doux (« oh, il est là mon bébé ») : celui-ci semblait en effet bien plus appétissant !
Alexandre Martin, Journaliste du Crew 189