SOL 5 : La science est notre AMI
SOL 5 : La science est notre AMI
« C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante. » - L’Alchimiste, Paulo Coelho
Nous avons commencé aujourd’hui à utiliser la plateforme AMI, Anomaly Monitoring Interface,
développée par des membres de l’équipage MDRS SUPAERO de l’an dernier. Elle nous permet de
recréer et simuler le temps consacré à la gestion technique de la station. En effet, dans la Station
Spatiale Internationale par exemple, les astronautes dédient près de la moitié de leur temps d’activité à des opérations de réparation et de maintenance des différents systèmes de la station. AMI nous permet donc de renforcer notre simulation, en nous dédiant un temps à la gestion virtuelle de notre station dans le désert martien. Comment cela se traduit-il ? Sur la plateforme, nous pouvons virtuellement suivre en temps réel la consommation énergétique de la station, et lancer des systèmes dans chaque module, comme l’activation d’équipements scientifiques, la mise en route du chauffage… Par exemple, si Yves se rend dans le Science Dome pour lancer une expérience, nous y allumons sur la plateforme les systèmes nécessaires, et AMI calcule notre consommation d’énergie en faisant baisser le niveau des batteries implémentées avec la plateforme. Notre but est ainsi de simuler notre consommation d’énergie réelle, afin de l’optimiser au maximum. L’énergie est une ressource précieuse sur Mars (comme sur Terre !). Tous les modules de la station sont visibles par la plateforme : le Hab, lieu de vie principal ; le RAM, atelier de réparation ; le Science Dome où nous menons des expériences ; l’Observatoire ; et le GreenHab. Le principe de cette expérience est qu’AMI nous signale des anomalies, qui peuvent être mineures et résolues rapidement, ou bien se dégrader en urgences pouvant aller jusqu’à la dépressurisation d’un module ! En termes de simulation, cette plateforme nous permet réellement de plonger dans des conditions proches de la réalité d’une mission spatiale. L’objectif est d’améliorer la plateforme, de la transmettre d’équipage en équipage, et à terme, de corréler nos temps de réactions aux données des capteurs physiologiques que nous portons !
« A table ! » Ce midi, Mathurin et Leo nous appellent après avoir passé deux heures aux fourneaux pour nous préparer un repas excellent. Nous quittons tous nos ordinateurs, où, pour certains, nous avons passé toute la matinée à travailler. D’autres reviennent des modules où ils effectuaient leurs tâches. Sur la table du Upper Deck du Hab, nous installons le repas. Nous mangeons des pancakes de légumes, préparé grâce à l’activité confiée par MELiSSA, un projet de l’ESA, qui cherche à étudier nos temps de préparation de repas avec de vrais légumes ! Nous avons trois repas MELiSSA par semaine, qui nous ravissent vraiment car pour une fois, nous ne mangeons pas de nourriture lyophilisée ! Les délicieux pancakes de légumes avalés, nous reprenons le travail pour l’après-midi.
Beaucoup de monde est allé au Science Dome cet après-midi ! En effet, nous avons installé beaucoup de nos expériences là-bas. Léa, Marie, Lise et Mathurin ont effectué leur première session de l’expérience de Neuroergonomie, alternativement allongés par terre, ou bien assis devant leur ordinateur. Mathurin a progressé sur des paramétrages de AI4U, une intelligence artificielle conçue pour accompagner les astronautes dans leur quotidien. Enfin, Marie s’est encore fait échographier dans le cadre de l’expérience EchoFinder. Cela risque de lui arriver souvent au cours de la mission : elle est le seul sujet de l’expérience et nous devons tous essayer le logiciel plusieurs fois sur elle !