25 février 2018
SOL 7 – Crew 189 : Un premier jour de repos/ le LOAC
Rapport du journaliste,
Aujourd’hui fut un jour de repos pour toute l’équipe : pas de sport ou d’EVA prévue, mais nous restons néanmoins en simulation, et chacun a pu avancer un peu sur ses expériences et travailler sur la station. Benoît, Laurent et moi-même avons par exemple aidé Jérémy à replanter les carottes dans le GreenHab, alors que Louis terminait de monter la vidéo d’encouragement à nos camarades de l’ISAE-Supaero candidats à l’édition grandes écoles Questions pour un champion. L’équipe était néanmoins en pause une grande partie de la journée, avant de débuter notre deuxième semaine de mission : Jérémy et Gabriel ont même eu le luxe de prendre leur première douche, rejoignant au compteur Laurent et Benoît (pour donner un ordre d’idée, une douche consomme ici entre 6 et 12L d’eau, contre 50L en moyenne pour une douche classique de 5 minutes). Seuls Louis, Victoria et moi n’avons pas encore eu cette chance. Mais nous ne sommes pas débordants de crasse pour autant ! Nous nous nettoyons en effet quotidiennement de la tête aux pieds avec des lingettes désinfectantes, ce qui n’est pas la panacée, mais en reste un confort très appréciable, notamment après les séances de sport !
Comme je n’ai pas beaucoup plus de choses à rapporter à propos de l’équipage aujourd’hui, je vais me concentrer sur l’expérience qui se cache derrière le nom étrange de LOAC, nom que j’ai déjà cité plusieurs fois dans mes rapports sans le détailler. Le Light Optical Aerosol Counter (qui peut être traduit par petit compteur optique d’aérosols) est utilisé pour mesurer la concentration des aérosols, de petites particules en suspension, dans l’air. Il permet de décrire leur taille ainsi que leur composition (carbone, minerais, sel, liquides, etc.). L’objectif de cette expérience est de collecter des données via cet instrument dans différentes conditions, puis de les analyser. Deux types de mesures seront effectués : des mesures extérieures, pour récupérer des informations au sujet des particules présentes dans l’air dans cette région, et des mesures intérieures, pour analyser la façon dont la qualité de l’air change dans un espace confiné en fonction des activités des membres de l’équipage (cuisine, modifications entre jour et nuit, particules ramenées après une EVA, …).
Ces particules peuvent en effet avoir un impact important sur l’atmosphère d’une planète, en particulier sur son climat, mais aussi sur la santé humaine, l’exemple le plus fréquent étant les particules de carbone, qui peuvent s’accrocher aux poumons et provoquer d’importants dommages. Nous avons encore beaucoup à apprendre de l’atmosphère martienne, notamment sa composition chimique. The type d’instrument n’a en effet jamais été utilisé dans une mission spatiale, il pourrait apporter des résultats scientifiques sans précédents. Il s’agit aussi d’un outil très utile pour contrôler la qualité de l’air dans un espace confiné, grâce à sa petite taille, sa faible consommation, ainsi que la précision de ses mesures. Dans le cadre d’une mission spatiale de grande envergure, il s’agit d’un facteur important qui se doit d’être contrôlé. Cet instrument pourrait ainsi apporter un suivi continu de la qualité de l’air respiré, et ainsi d’éviter des catastrophes. Comme vous le savez déjà si vous avez lu mes précédents articles, nous avons eu quelques difficultés dans le déploiement du LOAC, principalement à cause de soucis liés à son alimentation, cependant il est désormais totalement fonctionnel !
Nous souhaiterions remercier Jean-Baptiste Renard, directeur de recherches au CNRS, et concepteur du LOAC, pour avoir accepté de nous prêter cet instrument, et de nous avoir fait confiance dans son utilisation.
Alexandre Martin, Journaliste du Crew 189, avec l’aide de Jérémy Auclair, biologiste et GreenHab officer du Crew 189, en charge de l’expérience du LOAC.